25ème jour du Sang
Je m'appelle Sert'tyx, je suis un Prince Démon. J’ai été créé par le Tisseur de Destins afin d'être l’un de ses plus puissants serviteurs. Depuis ma création ou devrais-je dire ma « renaissance », j'écris des récits détaillants les batailles vécues mais aussi des histoires fictives exprimant peut être une certaine évasion ou un passe de mon ancienne vie. C’est par l’écriture que j’arrive à trouver mon réconfort. Malheureusement, du fait que mes pouvoirs psychiques sont assez limités, je ne peux que écrire...
Je me permets donc de vous raconter cette chronique démoniaque retraçant l'histoire du démon majordome du Tisseur de Destins, mon récit en fait.
Aujourd'hui j'ai suivi le Tisseur de Destins, Kairos, qui rejoignait un ancien croiseur des ennemis de l'Imperium. Son but était d’octroyer des pouvoirs aux vermisseaux sorciers de ce vaisseau, de quoi augmenter leur puissance lors des prochaines batailles. Lorsque cette tâche fut terminée, nous sommes repartis là d’où nous venions.
Le temps est long… je me lasse par moment. Les « jours » n'existent pas vraiment ici... On parle plutôt de cycles : celui du Sang, celui de la Pourriture, celui du Plaisir et enfin celui du Changement. Chaque cycle est divisé en quarante-cinq portions de temps, voilà comment fonctionne et comment on appelle la période entre deux nuits.
28ème jour du Sang
Comme vous pouvez le remarquer, je ne peux écrire chaque jour. Il arrive des moments où mon maître ne cesse de me donner des ordres ne me laissant aucun répits.
Dernièrement, j'ai été envoyé en mission avec le Tisseur de Destins sur une planète en guerre. Des vulgaires, et banales orks contre les riches et élégants eldars. Cette guerre durait depuis trop longtemps, Tzeentch nous a alors ordonné d'aider un des camps et de terminer cette guerre. Le choix a été très rapide, nous nous sommes rapidement dirigés vers le camp des eldars, attirés par leur intelligence et de leur grâce. Mon maître et moi-même avons dû effectuer une métamorphisation, terme désignant la modification de notre apparence physique, pour que les Eldars ne se doutent de rien et puissent nous accueillir sans hostilité. Nous étions habillés différemment, eux dans de belles armures eldars, et nous en simples tenues de majordome.
Mon maître n'eut aucun problème a se débarrasser d'une vague d'Orks. De mon côté je fus subjugué à la vue d'une magnifique eldar qui se tenait devant moi. Cela me déconcerta tellement elle était belle. Je ne pouvait détacher mon regard de sur elle. Mais, un tir d'arme primitive ork fonçant vers la guerrière, me rappela à l'ordre et je dû alors sauter en avant afin d'intercepter le projectile de ma main. Regardant attentivement le barbare qui venait de viser celle que j'admirais, j'ai levé ma main droite et de colère un immense rayon destructeur s'en échappa et transperça le corps de cet Ork. Peu à peu, nous avons repoussé les Orks et les Eldars remportèrent la guerre avec facilité.
Nous fûmes, bizarrement, invités dans le vaisseau-monde des vainqueurs et je croisa à nouveau la route de la belle eldar, elle me parla, mais malheureusement, je ne pouvais comprendre la langue eldar. J'explosais intérieurement de colère car je ne pouvait lui répondre. Mon maître arriva, et comprit ce qui se passait. Le Tisseur de Destins fait parti des démons les plus savants et il n'avait aucune difficulté pour parler l'Eldar. Ses capacités étaient inimaginables. Il a donc parlé avec la guerrière afin d'exprimer ce que je désirais lui dire. J'ai appris son nom, et plusieurs grades, ou éléments eldars que je ne connais pas... Nous avons longuement parlé par l'intermédiaire de mon maître. J'ai été étonné par l'attention que celui-ci me donna ainsi que par le fait que les Eldars ne savaient rien de nos origines démoniaques. La dernière phrase que le Tisseur de Destins me traduisit fut : « On se reverra ». Cette phrase résonne dans ma tête et ne cesse de me hanter. maintenant, car je sais qu'elle me hantera, jusqu'à que je la revoie. Je ne pouvais m'empêcher de penser à elle en permanence, et d'espérer que ce moment arrive le plus rapidement possible.
33ème jour du Sang
Ces derniers jours, rien nous n'avons rien fait de spécial... Aucune mission ne nous a été affectés, et nous sommes restés dans la Bibliothèque Secrète, étudier des textes. Je reste des heures devant des feuilles blanches en essayant de retracer les courbes de cette Eldar, mais cela fait trop longtemps... Je commence malgré tout à l'oublier...
40ème jour du Sang
Enfin une mission, nous devons remettre sur pied une armée de pitoyables Spaces Marines du Chaos. Quand nous sommes arrivés, avec mon maître, nous virent une plaine remplie de cadavres de Space Marines du Chaos, mais mon maître n'eut aucun mal à ressusciter la plupart d'entre eux. Des milliers de soldats se levèrent, et il me dit « Ceci sera ma légion, choisi la tienne » J'ai levé mon sceptre et de ce mouvants quelques dizaines de soldats seulement se levèrent : dix Spaces Marines du Chaos, huit Berserkers de Khorne, cinq Space Marines du Chaos Devastator, huit Spaces Marines du Chaos Elus, un Sorcier et deux Rhinos s'animèrent. Kairos me dit alors « Il faut un nom pour ta légion... ».
Je décida de lui donner le nom de l'Eldar que j'avais rencontré, elle s'appelait Yllwenn.
45ème jour du Sang
Je dois entraîner mon armée sans arrêt... Cela me fatigue, malgré ma faible capacité à ressentir cet état. On nous a donné une mission, de quoi se dégourdir les jambes et montrer le résultat de nos efforts dépensés lors de ces entrainements.
Cette dernière est d'anéantir une base des Dark Angel de l'Empereur des Humains... Nous sommes partis avec mon maître accompagnés de nos armées respectives ainsi que plusieurs démons de Tzeentch sur une planète où les Dark Angels avaient construit un avant poste rassemblant une compagnie. Les Dark Angel n'avait aucune chance face à nous, nous étions trop nombreux et trop résistants comparés à eux. Ils sombrèrent les uns après les autres... Ce fut un massacre.
Lors de cette bataille, un flash m'apparu. Je me voyais, enfin ce n'était pas réellement moi ou du moins mon moi actuel... C'était moi de mon vivant, de mon ancienne vie. J'étais un archiviste des Darks Angels... Le plus faible des archivistes... Je m'en souviens. Mais...un jour...Nous devions combattre des Eldars... Quand je voyais les Eldars tomber face à nos armes, j'étais entré dans un désespoir complet et dans une terrible confusion. Je ne pouvais expliquer le pourquoi. Le Tisseur de Destins m'apparut alors, il me proposa de conclure un pacte avec lui. Ma faiblesse me poussa sous l'effet du désespoir d’accepter. Immédiatement, je sentais que quelque chose avait changé en moi, ressentant par ce changement un froid intense. Cette sensation fut vite oubliée avec l’apparition de mes pouvoirs. J’étais dans un état second et ces derniers furent décuplés. J'ai... j'ai ensuite tué tout mes anciens frères d'armes. Aucun sentiment de trahison et ou tristesse apparurent, j’étais en paix avec moi-même.
Après le flash je découvris que la base des Darks Angels n'était plus... Tout avait été ravagé.
3ème Jour de la Pourriture
Le Tisseur de Destins m'a demandé de l'appeler par son nom à présent : Kairos. Cela a été un grand honneur, et me prouvait qu'il me considérait comme un serviteur à part. Il m'a accordé du repos, je suis donc allé dans la Bibliothèque Secrète et j'ai lu de nombreux livres à propos des Eldars. Cette guerrière m’avait intéressé au point de vouloir connaître d’avantage sa race. J'ai appris que les eldars sont divisés en « Aspect ». Chaque Aspect a une spécialité, on retrouve donc des Guerriers Aspects spécialisés dans le corps à corps, d'autres dans les attaques à distance, certains ont ayant une grande vitesse de déplacement et d'autres ayant une grande capacité de défense. La belle Eldar m'avait dit qu'elle était une Fian Silspeiraigh, d'après certains livres cela signifie Aigles Chasseurs, ceux sont des Eldars d'une rapidité exceptionnelle. Ces Eldars sont armés d'armes à énergie... j'ai aussi appris que les Eldars contrairement aux autres mortels peuvent continuer d'exister à travers des Carrecenad, des pierres-esprits qui à la mort de l'Eldar, absorbe son âme.
Vu la difficulté de la langue eldar, il m'est venu une idée... Je suis donc allé dans un bâtiment inquisitorial qui étudiait les eldars, et avec agilité j'ai emprunté un engin qui permet de comprendre la langue eldar et aussi de la parler inconsciemment.
7ème Jour de la Pourriture
J'ai passé des moments fantastiques.
Kairos m'a dit que je pouvais retourner voir Yllwenn. Je n'y croyait pas, mais Kairos a alors ouvert un portail warp. Et il m'a dit « Vas ». Je suis passé par le portail et je me suis retrouvé dans un endroit étrange, j'étais dans ma tenue de majordome et j'étais sur un objet qui ressemblait à un lit... J'observais la nature de la pièce, elle était bien rangée, elle avait une odeur agréable, une odeur que j'avais déjà rencontrée. Une porte s'ouvrit sans prévenir, quelqu'un entrait, je ne savais pas où allait et ce que je devais faire.
Mon cœur faillit implosait lorsque je vis Yllwenn entrer dans la pièce, elle me parla d'un ton sévère, elle ne semblait pas se souvenir de moi. Je comprenais ce qu'elle disait grâce au traducteur inquisitorial que j'avais récupéré.
-Qui êtes-vous et que faites-vous chez moi?
J'ai alors sauté en avant et je me suis agenouillé devant elle. Être dans des lieux qui appartenait à la personne à qui je tenait le plus m'obligea à me soumettre par respect.
-Je...Je suis...Je me nomme Ialgan...Et je suis...votre humble serviteur. Nous nous sommes rencontrés lors d'une récente guerre contre les Orks.
Ces mots sortirent inconsciemment de ma bouche. Je ne pouvais la regarder dans les yeux, je tremblais à chaque instant.
Elle me regarda attentivement, puis elle me permit me relever. J'obéis sur le champ, je la vit alors, elle était habillée dans une tenue de civile, Je me mis à penser qu’elle était certainement en train de se reposer puisqu’elle n’était pas vêtue de son armure. Elle était vêtue d'une robe pourpre très longue qui descendait tellement bas, que l'on ne pouvait pas apercevoir ses pieds. Moi, j'étais habillé avec une tenue ancienne de plusieurs millénaires, une « Queue de Pie », un pantalon noir, ainsi que des chaussures noires. Je n'avais que les gants de couleur blanc. Je ne put m'empêcher de prononcer :
-Vous...vous...vous êtes vraiment magnifique.
Après avoir prononcé ces derniers mots, je craignis qu'elle ne s'offusqua, mais au contraire elle semblait me remercier et apprécier ce compliment. Elle me demanda comment j'étais arrivé là. Ma réponse fut brève et étrange :
-Je ne sais pas...
Elle m'invita à m'assoir sur une chaise, ce que je fit. Elle me demanda pourquoi je m'habillai avec de tels vêtements, je lui répondis par une question lui demandant si cela la gênait. Elle me répondit rapidement « non ». Alors que j'allais lui demander des précisions sur elle, une voix se fit entendre :
-Alerte! Que tous les Aigles Chasseurs rejoignent le dôme principale.
Yllwenn me dit alors qu'elle doit s'en aller. Je voulais l'accompagner, elle a accepté. Nous traversâmes les grandes rues fleurissantes du vaisseau-monde jusqu'à un immense dôme, où elle entra, deux gardiens me dirent que je n'avais pas le droit d'entrer, je saluais Yllwenn et m'en allais me souvenant que Kairos ne voulait pas que j'interfère et créer de problème.
8ème Jour de la Pourriture
J'étais dans la Bibliothèque Secrète lorsque la voix d'Yllwenn se fit entendre. Elle souffrait et elle avait besoin d'aide, je courus alors dans la salle de mon maître lui expliquant ce qui se passait, il sembla comprendre facilement, il ouvra un portail warp et s'en alla à l'opposé, je lui demanda s'il ne venait pas, il m'a répondu que je pouvais me débrouiller seul, maintenant, je sauta rapidement dans le passage warp.
J'atterris alors dans une plaine où des centaines de bulles étranges, ressemblant à des prisons, s'étendaient. J'entendis alors le cri d'Yllwenn résonnant, je courus alors dans la direction du cri, il venait d'une cellule. Je vis un grand eldar habillé de couleurs sombres suivi de plusieurs autres eldars sinistres entrèrent dans la cellule, et j'entendis Yllwenn :
-Non, n'approchez pas, frères déchus!
Je l'entendis crier de douleur, une colère inouïe m'envahis alors. Une lame d'une grande beauté tomba à mes pieds. Son tranchant émettait des fois une faible lumière comme un cristal ancien et d'autres fois une lumière aveuglante qui semblait venir d'un astre en fusion. La garde était ornée de pierres précieuses d'une taille et d'une finesse surprenante, renvoyant les faibles éclaircies d'un ciel sombre et orageux. Je ramassais la garde de l'épée et la brandit en avant en avant, d'étranges couleurs miroitantes sur la lame et des lettres s'y formaient, gravant dans le fer ardent : Lieuse d'Âmes.
Je m'élançai alors, j'entrais à mon tour dans la cellule de l'Eldar captive, je voyais les sombres Eldars entourer la jeune demoiselle. Je fit tourner mon épée qui me sembla très légère. Les sombres eldars évitèrent de justesse la lame meurtrière et sortirent leurs armes. J'essayai alors de transpercer le tourmenteur le plus proche de ma princesse, l'Eldar noir recula d'un coup, mais ma lame s'allongea étrangement et l'eldar noir mourut sur le coup. Les autres sombres eldars m'attaquèrent en même temps et je fis un cercle autour de moi à l'aide de mon épée et tous les tourmenteurs s'effondrèrent au sol. Yllwenn accourra vers moi. Elle était blessée, elle avait besoin d'aide, j'appelai donc Kairos, mais personne me répondit, je commença à paniquer, et Kairos me parla :
-Désolé, tu ne me sert plus, tu m'as beaucoup amusé. Je suis sûr que tu as ce que tu as voulu lorsque tu as conclu ton pacte avec moi, maintenant je te laisse.
A la fin de sa phrase, un grand voïvoide apparut accompagné de sa suite d'incubes. Il me regarda d'un œil sadique et me sauta dessus, je cachai Yllwenn derrière moi, je pris mon épée et arriva à le dévier de son élan. Je le menaçai : « Mon épée n'est pas comme les autres, donnez nous un vaisseau et on vous laissera la vie sauve ». Un incube se mit à rire et m'attaqua, je contrai son attaque et lui infligeait une écorchure sur le bras qui sembla le tuer d'un coup comme si mon épée avait absorbé son âme. Le Voïvoide m'attaqua alors que les incubes battirent en retraite. Les attaques du commandant eldar noir étaient très rapides mais mon épée qui changeait de forme arrivait à bloquer chaque coup, le grand voïvoide ne pouvait rien faire. Mon épée lui blessa sa jambe et il s'effondra comme un pantin dont on aurai coupé les fils. Je pris Yllwenn qui venait de s'évanouir suite à ses blessures et je réfléchis à une idée de quitter cette planète funeste. Je vis des Raiders Eldars Noirs se diriger vers nous quand un petit vaisseau eldar se posa devant nous et nous invita à monter, j'acceptai sans réfléchir et nous nous échappèrent de cette planète. J'écris dans ce vaisseau, nous nous dirigeons vers le vaisseau monde, je ne peux plus retourner dans le Warp, mais je semble moins dépendant de l'énergie du Warp, et le pacte commence à disparaître pourtant mes pouvoirs ne faiblissent pas.
3 jour depuis le sauvetage
Je n'ai plus de moyen de percevoir les jours... Donc, je calculerai les jours depuis le sauvetage sur la planète des eldars noirs. Je suis allé dans la chambre de Yllwenn chaque jour mais, elle ne se réveille pas... Je patiente... Un grand prophète est venu me dire ce qui s'est passé. Une bande d'eldars noirs venaient de s'attaquer à un petit village eldar, et il a donc du envoyer des aigles chasseurs pour détruire les vaisseaux des eldars noirs, mais il avait sous-estimé la puissance des eldars noirs...
5 jours depuis le sauvetage
Yllwenn s'est enfin réveillée, je la vis bouger, je me suis donc approché d'elle et elle me dit : « merci ». Je l'ai prise dans les bras et lui ait dit que plus jamais je la laisserait aller combattre seule. Elle me demanda pourquoi je « perdais mon temps à la suivre ». Je lui répondit que je dépendait complètement d'elle.
Nos lèvres se cherchèrent, se trouvèrent... Se pressèrent. Elles étaient douces et froides, avaient la délicate saveur du thé vert, douce mais légèrement amère... Je m'étendais à ses cotés, l'étreignant avec passion, coulant mes mains dans son dos, son cou... Elle m'enserra à son tour, prolongeant le baiser alors que mes caresses se faisaient plus enfiévrées... Mes mains glissèrent de ses cheveux jusqu'au bout de ses oreilles, lui arrachant un frémissement de plaisir... Mon cœur battait de plus en plus fort. Et je sentais le sien qui résonnait en moi, comme si nos deux corps ne faisaient plus qu'un.
Je savais désormais que je n'étais plus un démon dès maintenant mais le serviteur de celle que j'aimais. Et celle phrase en tête j'enserrais de plus belle mon âme sœur, et jusqu'à l'aube nous demeurâmes enlacés dans les bras l'un de l'autre...
Dim 6 Fév - 2:01
c'est si beau , mais pas un peu trop sentimental ton prince démon?
J'en avais rarement vu autant rassemblées en un seul texte.
