La Toile Eldar V2
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 Les Chroniques d'Yggdrasil.

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Alysarian
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Alysarian


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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Juin - 19:11


Ouf, j'ai enfin réussi à tout lire !
Bravo, c'est vraiment génial ! Very Happy

Il est vrai qu'une version pdf serait certainement plus agréable à lire, vu le nombre de page et le volume de détail à digérer. En tout cas, cette lecture fut très enrichissante pour moi, surtout sur la chute et la vie de l'empire eldar avant cette dernière!

Encore bravo !

falcon
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Mont'Ka
Archonte
Mont'Ka


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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Juin - 19:26

Manwë a écrit:
Mont'Ka a écrit:

J'aimerais te demander si tu n'as pas une version pour Livre Electronique, en PDF, stp ? (tes chroniques le méritent, vu le volume, je pense)

voilà voilà, merci !!
-s'enfuit dans le Ouarpe-

En fait, c'est surtout que je ne sais pas comment faire :p mais je peux oui Smile

tu sacrifies un poulet borgne à la pleine lune avec un couteau en alliage Fer-nickel trempé dans du miel mêlé à du fromage fondu, tout en psalmodiant une liste Eldar apocalypse typique avec le BBcode pour que ce soit lisible.

Pour créer un PDF, tu peux faire ça sous word ou OpenOffice (en n'oubliant pas de mettre ton nom a chaque page a coté du numero de page). Concernant la mise en page adaptée Ebook, en revanche, là je ne sais pas.

'fin c'etait une idée Smile
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Arnar
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Arnar


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Age : 29

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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeSam 31 Déc - 17:07

Commentaire complètement inutile. Je supprime.

Pense également à aller te présenter... Sans flooder ou troller au passage, merci.
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Youenn
Archonte
Youenn


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Vaisseau-monde : Ulthwé

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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Jan - 14:25

Ca y est je viens de finir de lire ton fluff (ça fait juste 5 mois que je me promet de le lire).
En tout cas félicitation, tu m'a bien accroché et ça m'a donné envie d'écrire mon propre bout de fluff.
Tu t'es bien amélioré sur les "Voici!" et ton texte y gagne à chaque chapitre.

Il y a juste un moment où j'ai été paumé dans le chapitre 4, quand Manwë via l'utilisation des runes repart dans le passé de la guerre des Y'ngir (merd' ça s'écris comment déjà) et retrouve son frère au nom compliqué. Je pense que c'est parce qu'on s'attend tous à la recherche d'une voie dans le futur et que, comme on ne fait pas forcément gaffe, on rate le passage :"Et il remontât le temps voir son frangin! (Et pis au fait, c'est pas un rêve, c'est un souvenir)".

Après le chapitre 5 présente deux petites choses qui m'ont tarabusté:
-Dans le passage de la chute d'Asuryan tu parle du "Monde ne fut plus jamais comme avant", je trouve que tu est un peu radin tu pourrais mettre "l'Univers", nous parlons d'une race intergalactique (Que Diable! j'aime bien les que diable!).
-Dans le passage du combat entre l'Ennemie et Kaela Mensha Khaine juste avant l'arrivée de Khorne il y a un passage qui indique " [...] chaque parade, chaque attaque était parée [...]". Je trouve que ça fait un peu redondant, et le premier parade n'est pas nécessaire à mon goût.

Bref en tout cas merci, peut être que si tu me tanne j'arriverais à sorti un bout de fluff moi aussi pour accompagner cette section. Reste à savoir si j'arriverais à faire aussi bien que toi...


....


Ah et puis : la suite, la suite, la suite....
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Manwë
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Vaisseau-monde : Yggdrasil

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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Juil - 22:55

Woot! Ca fait un moment que je suis pas passé par ici et je viens de lire ton commentaire Youenn :p

Merci pour tes remarques! Je vais faire une grande relecture des textes là,et un peu corriger des trucs, maintenant que j'ai terminé le plus gros chapitre^^ (notamment le 1e chapitre, pour recoller un poil plus à la version officielle^^).

Et complètement changer le Chapitre 4 (qui n'existe pas et n'a jamais existé lol).

Bref,pour l'heure, la suite! Fin, il ne s'agit pas réellement de la suite mais... de la fin. Les 2 chapitres précédents sont un peu spéciaux, c'est pour ça que je préfère les poster plus tard (et accessoirement, je ne les ai pas encore terminés^^).

Donc pour cette fin, nous avons décidé avec Kyrilya de croiser nos BG. Ainsi, le cadre de ce chapître ne sera ni plus ni moins que... son propre vaisseau-monde :p Le texte est un gros mélange entre textes de ma création, et textes de sa création remaniés pour coller au style général du chroniqueur eldar racontant un mythe à ses frères^^ Ici, il n'y a que la partie qui m'intéresse du point de vue interne de mon fluff, à savoir celle où mes eldar arrivent sur son VM. La partie qui précède, vous pourrez la trouver dans le sujet de Kyri^^

Bonne lecture! Et comme d'hab, toutes remarques, critiques, idées, sont les bienvenues Smile




Chapître Huitième: L’Alliance de la Lune d’Argent.

« Nous seront l’épée et le bouclier. Nous ne connaitrons ni la peur, ni la douleur. Nous marcherons au devant des Yngirs comme un mur inaltérable et inviolable. Car nous sommes les Cents. »

Eldanesh., à la Bataille de Narbasheldë.

« Et voici venir l'ultime chapître de notre récit, celui qui marquera à jamais ces temps troublés, celui qui dans une dernière ode à la gloire de notre peuple, viendra clore en un dernier acte cette épopée. Car voici ! Dans l'ombre et les ténèbres, dans le tumulte et la rage de la guerre que menaient les humains dans le lointain, Manwë eut une vision. Parcourant des chemins sinueux et changeant, inconnus de la plupart des prescients, Il l'avait vu. Car enfin, Il s'était tenu devant les dômes brisés et les temples ravagés. Il avait vu des créatures d'ombre marcher dans les cours et les halls de sethelne en absorbant chacune des âmes de ses frères et soeurs. Il avait vu des armées se déverser du Portail Toile, Il avait vu les combats acharnés devant le dôme de l'Yghel Draesil, Il avait vu sa bien-aimée périr, terrassée par une abomination sans visage. Il avait vu l'éveil des Yngirs et la colère de Kaelis Ra. Il avait vu son peuple céder le Temple d'Isha marche après marche, le sang pourpre de ses soeurs corrompant la blancheur immaculée de ces lieux. Il avait vu les statues renversées et les temples aspects spoliés. Il avait vu la fin d'Yggdrasil. Manwë resta des jours et des nuits entières à méditer, afin de trouver une issue à cette fin inéluctable. Et il vint un jour où le Seigneur de l'Athal Naaru perçut une lumière entourée d'ombre, un dernier phare brillant dans le noir, assiégé par une myriade d'horreurs indescriptibles. Pénétrant au plus profond du temps et du destin, il toucha ce qui lui apparut bientôt comme le dernier espoir pour son peuple. Skettis. Ce mot apparut dans son esprit à l'instant même où il posa les yeux sur un dôme gigantesque, assiégé par les démons de l'Ennemie. Il ne savait pas pourquoi ni comment, mais son instinct lui soufflait que ce lointain vaisseau-monde était la clé de la sauvegarde de son peuple. Un grand pouvoir rayonnait en cet endroit, comme si des êtres issus des Anciens Temps s'étaient jadis tenus là. Oui, il y avait quelque chose en ces lieux. Pourtant, ce vaisseau-monde semblait occulté, comme si une force maléfique cherchait à masquer ce joyau perdu à ceux qui pourraient poser les yeux sur ses murs de lumière. Nul prescient, pas même Manwë, ne put prévenir les eldars de Skettis du danger qui se profilerai des milliers d'années plus tard. Le dernier espoir du peuple d'Yggdrasil allait être perdu à jamais.


Mais voici ! Pour la seconde fois de l'histoire du vaisseau-monde, le Rhiaghlaidh fut rassemblé, sous les lueurs éblouissantes du Dôme des Ultimes Levers de Soleils, et c'est ici que, sept jours et sept nuits durant, le peuple d'Yggdrasil écrivit la suite de son histoire. Unanimement, la fin de l'Exil fut décrétée. Une nouvelle fois, la guerre se profilerait, et une nouvelle fois, le sang coulerait. Mais un eldar ne pouvait pas abandonner un frère à terre. Si le destin menait une nouvelle fois les fils et les filles d'Yggdrasil sur des chemins douloureux, ils se dresseraient, comme jadis ils s'étaient dressés. Et ainsi passèrent les années, les siècles et les millénaires. Alors, dans l'espace froid et ténébreux, se joua l'ultime chapître de cette légende...


Et voici ! La première ligne du dernier carré eldar plia mais ne céda pas. Shall'Ya menait bravement ses guerriers à la bataille, mais tous savaient qu'ils n'en sortitaient pas vivant. Tant de frères et de soeurs avaient péris, tant de sang avait coulé, et du Portail corrompu s'insinuaient toujours plus d'engeances impies et terrifiantes. Sa lame faucha trois créatures longilignes qui s'effondrèrent dans des gerbes noires et poisseuses. La fin était proche, et le dernier bastion, le Dôme de Cristal, était sur le point de tomber. Shall'Ya savait que ses frères Exarques tenaient encore la Vallée de Khaine, mais leurs ennemis étaient trop nombreux. Des démons chargèrent soudain l'Autarque, la prenant par surprise et la mettant à terre. Sa lame en repoussa un grand nombre, et les griffes des créatures ténébreuses crissaient contre son antique armure. En son coeur, elle récita une ultime ôde à Kaela Mensha Khaine, car elle savait que sa fin était enfin venue.

Mais voici ! Soudainement, des lueurs vives ébouirent le Dôme, et les runes mystiques des antiques Portails Toiles scellés depuis des lunes fondirent. Des guerriers en franchirent le seuil, et tous se jetèrent immédiatement dans la mélée, se battant dos à dos aux cotés de leurs frères eldar. Alors qu'une créature était sur le point de lui déchiqueter la gorge, un mouvement vif accompagné d'une lumière aveuglante mis à bas la créature. A ses cotés, fier et majestueux, se tenait un être venu tout droit des légendes des Temps Glorieux. Son armure d'or était ornée de motifs harmonieux, des branches d'arbres ouvragées, et ses robes immaculées flotaient sous la brise, portées par des vents impis. Une fleur d'or frappait ces drapés, et un long cimier blanc cascadait du casque que cet être portait, et qui lui cachait entièrement le visage. L'aidant à se relever, il la contempla un instant puis, la saluant d'un signe de tête, rejoignit ses frères dans à la bataille. Shall'Ya contempla un instant les lieux. Toujours plus de guerriers se déversaient des Portails. Ses frères étaient venus. L'espoir, l'espoir n'était donc pas perdu !

Dans une explosion d'un éclat surnaturel, la rune du Temple des Sables Oubliés, le plus grand Temple Vengeur de Skettis, se fragmenta, laissant apparaître des guerriers aux cimiers imposants et aux armures ouvragées. Au centre, se tenait une silhouette majestueuse, plus grande et plus robuste que les autres. Dans son dos flottait une bannière éclatante, à la gloire des siens, et dans ses mains luisait une lame antique et terrible. Alors tous mirent instantanément genou à terre, car tous savaient alors qu'un Asurya marchait parmi eux. Asurmen, la Main d'Asuryan, premier des Asurya, Seigneur Phénix de l'Aspect Vengeur. Le temps semblait figé, alors que sa silhouette imposante était encadrée par sa garde personnelle. Nul exarque ni nul aspect ne parla, comme si la présence même de cet être de légendes était irréelle. Alors, s'avançant d'un pas décidé, aux cotés de son Maître, la Garde Azur lança d'une voix qui porta loin dans les temples :

« Iolavail Ishayas ! Des eldars sont à terre ! »

Et comme un seul, ils mirent au clair leurs armes, et se jetèrent à corps perdus dans la bataille. Et dans chaque Temple Aspect, les Portails s'ouvrirent aux aussi, et des cohortes de guerriers prirent positions sur les marches de sethelne immaculées. Les rangs des engeances furent décimés, et l'armée démoniaque recula un instant sous l'assaut des osts coalisés. Les eldar repoussèrent leurs ennemis, en une vague implacable, mais celle ci finit bientôt par faiblir, et par se fracasser sur un flot démoniaque que la rage de Kaela Mensha Khaine lui même n'aurait pu arrêter. La bataille faisait rage, et nul ne semblait prendre le dessus sur l'autre.

Mais voici ! Alors que le vaisseau-monde tout entier résonnait des cris de guerre et de haine, le Dôme des Prophètes de Cristal était resté tel un havre de paix dans la tourmente. Et ce fût là, sous les pures frondaisons et le regard bien aimé de Lileath, que s'étaient rassemblés les prophètes. Ensemble, ils avaient uni leurs âmes, et ensemble, ils avaient arpenté les milles voies du royaume de la Dame des Rêves, à la recherche d'une réponse. Longue avait été leur méditation, pour leurs corps et leurs âmes, et plus longue encore pour les guerriers qui combattaient au dehors. Mais enfin, au bout de trois jours de longues recherches, le destin s'ouvrit à eux, alors qu'ils entrevoyaient le chemin de la victoire et du salut, et le gouffre qui les en séparait. Eldrad Ulthran et Manwë furent les premiers à s'éveiller de leur longue transe. Négligeant leur lassitude, physique comme spirituelle, ils lancèrent un appel à travers tout Skettis, invoquant leurs frères éparpillés par les combats à les rejoindre dans un conseil de guerre.

Et voici ! Tout ceux qui pouvaient le faire avaient quitté le front, et s'étaient rassemblés aux portes du Dôme. Là également s'étaient rassemblés ceux des prophètes dont le corps et l'esprit avaient suffisamment récupéré. Lorsque le silence se fit, et qu'il fut sur que nul autre ne viendrai, Eldrad Ulthran prit la parole. Il leur décrivit sa vision, un seul futur parmi des milliers. Il leur décrivit le chemin du salut, et l'obstacle peut être infranchissable qui se dressait au devant. Il leur décrivit le sacrifice qu'exigeait l'espoir, et le prix qu'ils devrait payer. Il leur décrivit nombre de choses, et passa certaines sous silence. Quand enfin il se tut, un silence mortuaire régnait sous le Dôme. Chaque eldar prenait conscience de l'ampleur de la tache qui les attendaient, et du prix que certains d'entre eux devraient payer au nom de tous. Et alors que les seigneurs eldars hésitaient, que le ton s'élevait entre les partis et que le doute et le désespoir rongeaient peu à peu leurs cœurs, Shall'ya s'avança face aux prophètes, et avec elle ses plus fidèles exarques. Elles'inclina brièvement devant eux et ne prononça pas un mot, car les mots étaient inutiles et tous l'avaient clairement comprise. Manwë regarda alors cette guerrière dans les yeux, scrutant son regard et son coeur. Il aurait voulu qu'il n'en soit pas ainsi, mais il savait que c'était la seule issue possible. Elle serait celle qui traverserait les dômes tenus par les démons, celle qui abattrait l'Émissaire, et celle qui refermerait la faille d'où jaillissaient les hordes. Ou qui mourrait en essayant. Et c'est toujours dans le silence qu'elle se retourna et quitta l'Assemblée, accompagnée des six maitres aspects, pour se préparer au périple qui l'attendait. Partout sur son chemin les eldars assemblés s'écartaient respectueusement devant elle, répendant à ses des pétales d'un blanc éclatant, des pétales d'Edelweiss, la fleur de la Mère, cette même fleur qui ornait jadis les vastes prairies d'Ainon'Lindalë, la terre des Premiers Nés. En cet instant, l'espoir s'était fait corps. Et ainsi firent ils, puisqu'il n'y avait nulle autre alternative. Ils abandonnèrent l'or et le pourpre de leurs armures, le faste de leurs lames propre à la lumière, pour le noir et la cendre des ombres, et quittèrent les leurs à jamais. Et ainsi, sous les arches et les dômes, sous les flèches et les alcoves, le peuple de Skettis affronta son destin.

Et voici ! C'est couverts d'ombres et de ténèbres qu'ils pénétrèrent bientôt au cœur des territoires frappés par la corruption jaillie du portail. A cette vue, leurs cœurs se serrèrent. Des fières flèches, des purs dômes d'autrefois ne demeuraient plus que des ruines brisées, dont la moelle spectrale se marbrait lentement de courants d'une énergie maligne. Le sol lui même exhalait une légère brume malsaine, qui le masquait mais ne montait guère plus haut que les chevilles. Ça et là poussaient d'immondes plantes de chair, d'un rose pâle et flasque, mais d'où s'élevaient des fleurs aux parfums enivrants. Une musique lointaine résonnait, envoutante, émoussant peu à peu les sens et les réflexes des aspects. Plus ils avançaient, et plus l'atmosphère se fit lourde, plus l'influence de la Grande Ennemie se faisait oppressante. Ses serviteurs devenaient également de plus en plus nombreux, et malgré la discrétion dont ils faisaient preuve, Shall'Ya et ses frères durent maintes fois croiser les armes avec leurs ennemis. Deux des aspects périrent, par les griffes de créatures ailées et effroyables, semblables à des papillons aux ailes et aux corps corrompus par les sombres pouvoirs de l'Ennemie.
Inlassablement, les frères tombaient, si bien qu'il n'en restât bientôt plus que la moitié pour affronter le véritable lieutenant de l'Ennemie.

Et enfin, arrivèrent ils en vue de l'entrée de ce qui avait été le Hall des Arches de l'Aube, et leur détermination vacilla face au spectacle qui se profilait. Les démons grouillaient, innombrables, jaillissant tel un fleuve des portes du Grand Hall. Au delà, la réalité semblait pulser, se distordre au gré des vents malsains charriant le pouvoir brut du Chaos, la source de la corruption qui se rependait lentement au sein de Skettis. En ces lieux, la présence de l'Ennemie était presque insupportable, enserrant l'âme et le cœur des Ishayas telle des serres glacées, rendant chaque pas plus difficile que le précédent. L'un des eldars vacilla, puis céda. Sa pierre-esprit se fissura et explosa violemment, emportant son âme vers les royaumes du Chaos. Les autres restèrent un instant secoués devant la scène, puis reprirent leur marche silencieuse. Shall'ya et ses exarques s'étaient arrêtés dans la spire du Soleil Septentrional, à moins d'une centaine de mètres des portes. Ils venaient de se heurter aux premiers éléments du flanc de la horde, et les trois derniers guerriers aspects étaient tombés lors du combat. Maintenant, ils attendaient. Sylïth Ak'vyr, l'Arpenteuse d'Ombres, l'exarque wyverne, était en chasse, à la recherche d'une voie qui ne soit pas envahie. Mais, malgré tout son talent et toute sa volonté, Sylith ne pouvait trouver ce qui n'était point, et pour la première fois de sa longue vie, la traqueuse revint bredouille, sa rage à peine apaisée par le sang versé au passage. Elle retourna faire son rapport à ses frères, et Shall'ya su avant même qu'elle n'ouvre la bouche ce qu'elle allait annoncer. Dès leur départ elle avait craint cette alternative, avant de s'y résigne peu à peu .

Et voici qu’ils abandonnèrent leurs capes d'ombres, et découvrant leurs lames, ils avancèrent à la lumière, face aux hordes maléfiques, tel Khaine et ses chevaliers face à Kaelis-Ra bien des millénaires auparavant. Et comme eux, ils entonnèrent l'Ashallan, le Chant Mortuaire, et chargèrent l'Ennemie sous le regard d'Asuryan. Ils s'enfoncèrent dans la nuée telle une lance en fusion et nul ne semblait plus pouvoir les arrêter, les sept eldars avançant ensemble dans un ballet miroitant de lames, fauchant et tranchant à chaque geste, sans répit et pourtant sans efforts, ne laissant dans leur sillage que des amas de cadavres déchirés. Shall'Ya à leur tête, ils étaient telle une flèche de lumière pénétrant dans le flanc de la horde, s’enfonçant inexorablement vers la cause de toute cette corruption. Les Exarques semblaient danser à travers la mêlée, d'une chorégraphie gracieuse et subjugante, telle une flamme consumant les chairs corrompues, brillante et vive telle l’Isha Reia elle même. Chacun d'entre eux était l'incarnation d'un Aspect de Khaine, au firmament de l'art auquel ils avaient dédié leurs vies. Et en leur centre marchait la Veuve Noire, telle une reine des Temps Jadis, rayonnante d'une gloire depuis longtemps éteinte, sa lame flamboyant d'un feu émeraude alors qu'elle consumait les âmes noires et impies des sombres serviteurs de l’Ennemie.

Alors Shall’Ya et ses frères se taillèrent un chemin sanglant à travers la marée , se rapprochant de plus en plus du cœur du mal. Les lames noires d'un sang poisseux frappaient sans relâche, souillant peu à peu l'or des armures, alors que leurs porteurs sombraient dans une rage contrôlée : le Souffle de Khaine. Les créatures tombaient par dizaines, terrassées par la force des Aspects, par la Volonté d’Asuryan lui même. Et ainsi, aussi soudainement qu’ils étaient apparus, les démons refluèrent et ils furent alors seuls au centre d'un havre entouré par des flots tumultueux de crocs et de serres. Reprenant progressivement leurs esprits embrumés par le sang, ils comprirent alors où ils se trouvaient. Ils avaient passé les portes du Grand Hall, et les Arches de l'Aube se dressaient de toute leur sinistre splendeur. Elles avaient bien changé depuis les premiers combats, les antiques structures de moelle spectrale avaient lentement muté sous l'influence du Chaos, et rien désormais ne rappelait leur magnificence passée. Mais ce n'était que peu de chose en comparaison de ce qu'elles ne retenaient plus à présent qu'à grand peine. Car voici ! La Faille s'était étendue, elle s'était renforcée, nourrie par les âmes des eldars, par l’énergie du désespoir, du chaos des combats et par chaque démon qui la traversait. Mais plus terrible encore demeurait la flamme qui scintillait en son cœur, reflet des lueurs du Palais des Mille Plaisirs, et qui ébranla les guerriers eldars bien plus que tout ce qu'ils avaient vu auparavant. La damnation était là, si proche, bien plus tangible que les serres d'un démon majeur. Pleine de promesses d'une éternité de servitude et de tortures au moindre faux pas, répulsive mais attirante. Ils observèrent un instant la danse gracieuse de ces flammes impies, qui les hypnotisait tous. Et c’est alors qu’une voix terrible et maléfique, chargée de haine et de vice monta au dessus d’eux, telle un nuage de malheur et de désespoir et l’entendre était pour eux un supplice et une douleur tels qu'ils ébranlaient jusqu'à leurs âmes.

Car voici ! Au centre de la flamme, loin au devant d’eux se dessinèrent deux yeux rougeoyants, dont le regard failli mettre Shall’Ya et ses frères à genoux. Alors ils comprirent, au fond de leurs coeurs, qu’ils avaient devant eux l’Emissaire, l’un des plus puissants favoris de l’Ennemie, et soudain, leur courage fut ébranlé et le désespoir s’insinua dans leurs cœur, car il pris la parole et tels furent ces mots :

« Ah, pathétiques Eldars ! Votre témérité me surprend, bien qu'elle soit un sujet de grand divertissement. Vous avez bravé tant de suplices pour tenter de reprendre ce joyau perdu, mais vous avez oublié ceux qu'ils vous restent encore à subir. Oui, j'ai de grands projets pour le peuple de Skettis, vais voyez vous, je dois d'abord chérir cette Shall'Ya... oui, oui ! J'ai de grands projets pour vous. D'abord, je me délecterai de la saveur de ton âme Shall ‘Ya, juste après que tu ai vu tes frères que tu chéris si fort périr sous tes yeux ! Oui, d’abord je les tuerai lentement… très lentement, et tu souffriras alors tellement que ce spectacle te sera insupportable… puis je dévorerai leurs âmes ridicules une à une, après avoir joué avec elles jusqu’à leur trépas, et leurs cris résonneront à tes oreilles comme l’appel inéluctable de ta propre destruction ! Et ensuite seulement, je m’amuserai avec toi, pathétique eldar, et ton corps me suppliera de mettre fin à ses souffrances… puis je te mènerai à mon Maître, où tu connaitras alors la véritable souffrance ! Le désespoir consumera ton âme, et les tourments que tu endureras seront une essence qu'Il dévorera comme le met le plus délicieux! Et c'est là, ton âme enserrée dans Ses bras, que tu connaitra enfin l'extase ! »

Alors Shall ‘Ya se détacha du groupe et s’avança, armée de sa propre volonté, marchant dans les pas d’Asuryan lui-même qui, des millénaires auparavant, avait marché contre l’Ennemie et c’est ainsi que la légende se rappelle de ses mots, dont le tranchant aurait pu mettre à genoux un empire :

« Voici ô Emissaire du Mal ! Nous sommes ici par la volonté d’Asuryan et nous ne cesseront de nous battre que lorsque les êtres de votre engeance ne fouleront plus le sol sacré de la Glorieuse Skettis ! Dis à ton Maitre que tant que l’un de mes frères se tiendra debout, il se battra, avec l’espoir de revoir un jour les Temps Jadis où ces Arches étaient plus lumineuses que les étoiles dans le ciel! Dis à ton Maître que tant qu’il vivra, il trouvera en Skettis son pire ennemi ! Dis à ton Maître que mon épée viendra prendre son essence! Oui, ô engeance de l'Ennemie! Nul ne brisera Skettis tant que ses fils et ses filles seront là ! »

L’Emissaire partit d’un grand rire, qui résonna dans tous le vaisseau-monde, mit les armées à terre et fit cesser les combats. Et soudain, un visage se dessina dans les flammes, horrible et terrifiant, et pourtant ô combien attirant, et il luisait alors d’un pouvoir noir comme l’ébène et sombre comme l’abîme et il répondit à Shall’Ya sans cesser de rire :

« Ah... voilà qui est des plus amusant ! Une pathétique âme ose Nous défier ! N'as tu pas conscience que la fin est proche Shall'Ya ? Nul ne pourra arréter les armées du Maître ! Même vos dieux ont été brisés et vaincus ! Vous n'êtes que des jouets destinés à nous divertir ! Votre fin est tracée ! Mais soit, je te donnerai ce que tu désires...»

Alors il rit, et son rire résonna encore plus fort, comme si mille armées sonnaient de leurs cors de concert. Et soudain, le plus grand flot de démons jamais vu se déversa de la faille, et le groupe fut très bientôt encerclé. Il n’y avait aucune échappatoire, ni aucun espoir. Leurs vies prendraient fin, ici et maintenant. Alors, les démons chargèrent tous d’un seul, dans un cri qui aurait ébranlé le guerrier le plus courageux, mais qui ne fit même pas ciller le groupe. Ils se savaient condamnés. Ils ne pensaient qu’à une seule chose : périr en emportant le plus de démons dans la tombe. Le sol tremblait sous leurs pas, et ils étaient comme une vague infernale prête à s’écraser sur le dernier espoir de Skettis. Ils tenaient dans leurs mains des armes nimbées de flammes pourpres, leurs chevelures ondoyaient dans une danse gracieusement mortelle, et leurs corps dénudés attiraient tous les regards. Shall'Ya se tourna alors vers ses frères. Sa confiance en eux était entière et elle savait qu'ils étaient prêts à sacrifier leurs vies, leurs âmes pour elle, sans hésitation. Il lui suffisait d'un mot. Et pourtant, alors qu'elle se tenait, droite, face à eux, elle n'y parvenait pas, n'arrivait pas à s'y résigner. Elle n'eut pas à le faire. Hal'rakiin, l'exarque scorpion la devança alors même qu'elle ouvrait la bouche. "Nous sommes avec vous, ma Dame." Ses exarques lui offraient leur vie. Les démons approchaient.


Et voici ! Les Élus d'Asuryan et de l'Ennemie se heurtèrent sur les premières marches des Arches, et la violence du choc fut telle que l'on eu cru que Khaine lui même chargeait à leurs cotés. Aussitôt jaillirent des fontaines d'un sang noir et perverti, qui se mêla rapidement aux minces filets carmins et aux goutes cristallines de la vie des Ishaya. Une fois encore les lames reprenaient leur danse sanglante, prélevant son tribut d'un coté et de l'autre. Le premier tomba Elanost, Gardien de la Flamme d'Éternité et maitre exarque du Temple Vengeur, son corps transpercé de mille blessures et son épée luisante du sang maudit. Son âme alla rejoindre celles de ses frères dans la froide prison de sa lame funeste. Vint ensuite Fällnarath, Héraut de l'Aube et Souffle d'Alastor, seigneur des Dragons, lorsqu’enlacé dans une mortelle étreinte, il libéra une dernière fois la fureur des Wyrms, qui le consuma en une sphère enflammée en même temps que les bêtes alentours. Mais rien, pas même la mort, n'arrêterai plus les Exarques à présent, car le sort de leur patrie dépendait d'eux. Et ils avancèrent, encore et encore, le corps meurtrit et souillé du sang de leurs frères mais l'âme déterminée, et des milliers d'engeances succombèrent encore à leur colère, déchirés par la vivacité de leurs lames. Une serre trouva le défaut à la cuirasse d'Aernel Tisse Destin, du Temple des araignées, lui déchirant la gorge. Trois monstrueuses bêtes le suivirent dans l'au-delà, au moment où il mit genoux à terre et où la vie le quitta totalement. Seules quelques marches les séparaient du vaste promontoire où se dressait la faille. Là où se dressait la malédiction de Skettis. Si peu, si peu de frères étaient arrivés jusqu'ici. La mort les guettait, l'Ennemie allait se délecter de leurs âmes, car les fils de Skettis n'étaient pas assez nombreux.

Mais voici ! Il y eut alors une vague d’énergie crépitante, qui propulsa les démons en arrière et mis le groupe à genoux. Des éclairs d’un bleu éclatant tombèrent alors du ciel et frappèrent les armées de l’Ennemie, fauchant des centaines de ses serviteurs à chaque impact. Un pouvoir incommensurable se répandit dans le sol, et les blessures du groupe se résorbèrent, alors que celui-ci reprenait petit à petit sa teinte originelle. Et c’est alors qu’une douce mélodie s’éleva dans les airs et couvrit les cris cacophoniques des engeances démoniaques. Douce et harmonieuse, elle pénétra au plus profond des âmes des eldars et leur redonna espoir. Car cet air, même si ils ne le comprenaient pas, était chanté dans une langue perdue depuis des Âges. L'air pénétra les âmes et les coeurs, redonnant vigueur et hardeur aux eldars et paralysant les serviteurs de l'Ennemie. Le sol retrouva un peu de sa clarté, et le pouvoir coula de nouveau dans les veines spectrales du Grand Hall, alors que les Araignées revenaien pour défendre leur lieu de vie. Et c’est alors que Shall’Ya l’aperçut. Une silhouette longiligne, lévitant devant elle à une quinzaine de mètre du sol les bras levés au ciel et récitant à voix haute cette douce mélodie dont le langage lui était inconnu. Ses toges volaient au rythme des tourbillons de pouvoir qui sifflaient autour de lui, ses cheveux d’un blanc le plus pur flottaient au vent et ses yeux luisaient d’une pâle lueur bleutée. Le pouvoir se déversait littéralement de son corps, et elle pouvait voir toute la magie qui emplissait cet être. La vague de magie ondoyait autour de sa silhouette, et son tumulte était clairement perceptible.

« Ah ! Voilà qui est intéressant ! Une autre âme pour me divertir! Cela promet d'être amusant, eldars ! » lança t'il entre deux rires.

Alors une vague de pouvoir se déversa de la faille, et frappa la silhouette de plein fouet. Mais elle s’arrêta nette à quelques centimètres de sa main, à la grande stupeur du serviteur de l’Ennemi, en un mur de feu et de flammes magiques qui ricocha comme une vulgaire poussière. Elle leva les yeux, et soudain, ce pouvoir mêlé aux siens se déversèrent dans le hall et balayèrent en un instant toute trace démoniaque, à l’exception de la faille elle-même. Alors, la silhouette descendit lentement, jusqu’à ce que ses pieds touchassent le sol. Elle pouvait l'apercevoir au loin, nimbée d'une aura qui lui semblait familière, ses cheveux d'argent cascadant derrière son dos. Elle l'avait aperçu au conseil, sage et attentif, et savait que quelque chose de mystérieux se cachait dans cette âme. Le chaos régnait dans le Grand Hall, des corps lacérés et sanguinollants gisaient aux alentours de la faille sur le sol de moelle spectrale , et le sang eldar et démon se méllait dans une ode macabre, en un fluide rouge symbole de tristesse et de deuil. Et Shall'Ya demeurait seule, seule face à la plaie béante entre les réalités. Seule, face aux sombres pouvoirs de l'Ennemie.

Soudain la voix maléfique de l'Emissaire s’éleva dans les airs et elle résonna de plus belle en frappant les murs de stelthene, la renvoyant comme un écho brisé aux multiples facettes. Ces mots portaient en eux un plaisir malsains, et des entiments que les eldars n'avaient connus que trop bien et tels étaient t’ils :

« Ainsi, vous portez votre petite entreprise sur des terres qui ne vous appartiennent pas ? Ce vaisseau est la propriété de mon Maître, Slaanesh, Prince des Plaisirs, je ne vous permettrai pas d’aller à l’encontre de ses plans ! Je me délecterai personnellement de vos corps après avoir joué avec eux! Oui, puis j'offrirai vos âmes à mon Maitre, et ce vaisseau en guise de présent!»

Et soudain, la faille trembla, ses contours s'assombrirent, et de l'énergie crépitante s'en échappa. Le Sha'eil semblait littéralement vouloir se déverser à travers elle, comme un flot immuable d'une terreur sans nom. Sa surface ondula légèrement, puis ce fut le chaos. Un flot d'énergie s'en échappa, fait de couleurs multiples et chatoyantes, infime échos d'un reflet d'une réalité qui n'en était point. Alors, une sombre créature en surgit plus grand et plus forts encore que les vils serviteurs que Shall'Ya et les siens avaient affrontés, et à leurs pieds une myriade de cauchemards et de ténèbres. Ses armes luisaient d'une lumière pourpre et son torse était frappé de la marque de l'Ennemie. Alors elle se rua sur le groupe, aussi vive que l'avait été son sombre Maître lors de l'Ultime bataille. C'est ici que tombèrent Onyx aux Lames Cristallines, Dame du Temple du Chant du Crépuscule puis Sylïth l'Apenteuse , à jamais chantés soient leurs noms. Brisées par le pouvoir de l'Ennemie, leurs âmes à jamais perdues. Ils affrontèrent ensembles aux cotés de Shall'Ya les sombres pouvoirs d'une créature issue de leurs propres coeurs. Ils tombèrent à terre, le corps brisé et leurs armes chutèrent lourdement à terre. Onyx aux lames Cristallines jaillit alors dans un cri, cimeterre à la main, pour protéger ses frères. La valse des lames tailla et trancha, faisant couler des filets sanguinolents de blessures de plus en plus profondes. Mais il vint le temps où elle aussi fut à terre et, alors que la lame de son ennemi transperçait son frèle abdomen, son cimeterre rougeâtre se ficha sous le menton de l'engeance. Dans un cri de rage et de douleur elle l'arracha, et se tourna alors vers Shall'Ya. Le démon était presque dans son dos lorsque, dans un dernier sursaut, un dernier acte de courage et de vie, Hal'rakiin l'exarque scorpion jaillit une ultime fois, et c'est en terrassant son ennemi, dans son dernier souffle, qu'il tomba à terre. Et avant que sa vie ne touche enfin à son terme, Onyx rearda celle qu'elle respectait par dessus toutes les autres, celle qui se dressait à présent fière et majestueuse au devant des Arches. Celle qui devait sauver Skettis. Ses yeux perdirent alors leur éclat, au moment où son âme rejoignit sa pierre-esprit bleutée.

Alors Shall'Ya fut seule. Les derniers de ses frères étaient tombés, le hall était désert et silencieux, jonché de cadavres, de sang, de larmes et de sueur. Le spectrale était terriblement douloureux à voir, et cette image resta à jamais gravé dans sa mémoire. Skettis semblait brisé, anéantit. Les efforts des siens l'avaient conduit au devant du lieu le plus redouté de son peuple, celui qui avait vu se déverser le fléau de sa race. Celui qui avait apporté la mort et la damnation. Tout espoir avait disparu, alors qu'une brume légère s'étendait à travers les Arches.

Alors il vint. L'Emissaire en personne se mit à franchir la faille, terrible bras armé de l'Ennemie, maudite soit Elle à jamais. Ses pas étaient lents, ses mouvements batards, comme si le Sha'eil lui même l'empéchait de franchir la frontière des réalités. Il s'extirpait lentement, prêt à déverser sa fureur sur les derniers fils de Skettis. Le pouvoir de l'Ennemi se répendrait dans son sillage, balayant les arches, balayant les dômes et les flèches, corrompant les coeurs et les âmes. Non, il n'y aurait nul survivant si ce serviteur de l'Assoifée n'était pas arrêté. Mais il en restait une, celle qui se tint devant les marches immaculés du Temple d'Asuryan, celle qui mena ses frères vers l'ultime sacrifice pour sauver les siens. La plus grande légende de Skettis elle même. Le dernier espoir de son peuple. Shall'Ya était paralysée. Nul ne l'avait préparée à une telle vision d'horreur et de parjure, et ce même si son courage l'avait mené jusqu'ici. Elle avait devant elle l'un des plus puissants serviteurs de l'Ennemie, un avatar incarné des horreurs que ses noirs frères avaient pruduites, et elle se dressait seule entre son pouvoir et son peuple. Skettis avait besoin d'elle. Mais son courage était sappé, par une énergie si noire, si cruelle, que nul ne pouvait y échapper. Son coeur lui criait de s'enfuir, son instinct lui avait depuis longtemps appris à craindre l'Ennemie par dessus tout, mais son âme se battait pour la lumière de Skettis et c'est elle qui guidait sa lame. Alors elle porta son regard au loin, vers la faille ténébreuse d'où la damnation était venue. L'Emissaire était presque au dehors, hurlant et exultant des nombreux plaisirs qu'il éprouverait en déchiquetant le corps de Manwë et en torturant son âme avant de l'offrir à son Maitre. Alors la faille explosa, dans une gerbe d'énergies chatoyantes et colorées, et le Démon fondit sur sa cible dans le lointain.

Alors, Shall'Ya vit Manwë tourner son visage vers elle, ses yeux profonds pénétrant son regard, sondant son âme comme on lit dans un livre. Le temps sembla alors se figer, le monde autour d'elle s'arréter. Alors que la créature se rapprochait à grands pas de la silhouette de Manwë, tels étaient les mots qui furent prononcés en ces temps :

« Ne faiblissez pas ma soeur car ceci n'est pas la fin ! C'est à vous qu'il revient de mettre fin à ces temps obscurs, à vous qu'il revient de briser les chaines que ces engeances ont placées sur Skettis ! Sur vous que repose l'espoir de tout un peuple ! Quel que soit ce que cette chose vous murmure, quel que soit les doutes qu'elle instille en vous, vous devez écouter votre coeur ! Vous êtes le bras armé d'Asuryan, et la Volonté d'Isha vous accompagne ! Vous ne pouvez pas abandonner ! La Haute Mère marche à vos cotés !Quels que soient les pouvoirs de cette chose, vous ne devez pas faillir ! Vous devrez la vaincre de votre propre lame, car ainsi l'a voulu le destin ! Pour le salut de nos peuples, vous devez affronter cet être, car vous et vous seule avez le pouvoir de le briser! Vous ne devez pas abandonner ! Par le pouvoir de notre Mère, par la force des Ishaya et pour Skettis tout entier, vous devez vous battre ! Nashtel Ada Isha ! »

Ces paroles résonnèrent dans l'esprit de Shall'Ya comme une douce mélodie sous le Dôme des Lumières Eternelles. L'Emisaire était presque sur Manwë, qui continuait à la fixer au loin. Alors, elle appela à elle d'antiques pouvoirs, elle serra dans sa main l'amulette d'or et d'argent qu'elle tenait de sa mère. Et soudain, un rayon de lumière aussi éblouissant que la flamme éternelle des Temps Jadis, vint frapper le flanc de l'Emissaire, dans une gerbe d'un pouvoir qui illumina la scène de mille couleurs chatoyantes. Dans un cri qui fit résonner le Grand Hall et Skettis dans son ensemble, l'Emissaire se retourna vers la frèle silhouette de Shall'Ya, dans un rire rauque et démoniaque et tels furent les mots qu'il lui lança :
« Pauvre petite créature ! Qu'espérez vous donc ? Vous n'êtes qu'un jouet destiné à divertir mes semblables ! Goûtez donc aux plaisirs de la souffrance ! »

Alors il s'élança, dans une charge qui fit trembler le sol de sethelne et les dômes translucides, terreur incarnée du peuple eldar, entouré de ténèbres et de malheur. Dans un geste ample et sans un mot, Shall'Ya mit au clair Kia'luranith qui se mit à luire d'une douce lueur emeraude, irradiant d'un pouvoir sacré plusieurs fois millénaire. La soif du combat reffit surface en elle, des émotions cannalisées par sa maitrise de la Voie de l'Eldar. Tout son être réclamait le sang et la destruction, alors qu'elle adressait en songe une ode à Kaela Mensha Khaine. Elle repença à ceux qui étaient tombés sur les marches du Temple d'Asuryan, elle repença aux frères qui périrent lorsque ces horreurs ailées avaient frappé depuis les cieux, elle repença à ceux qui étaient tombés pour venir ici, au devant de l'Emissaire. Au sang qui macculait les marches sacrées du Hall. Le sang de son peuple. Le sang des eldar. Son propre sang, Le sang des fils et des filles d'Isha, louée soit elle à jamais. Une larme coula lentement au coin de ses yeux, sur sa joue et son menton, puis tomba à terre. Alors le Souffle de Khaine la consuma entièrement, comme une flamme consumme la chair. Elle était prête, sa lame réclamait le sang. Kia'luranith au clair, regardant une dernière fois la silhouette lointaine de Manwë, elle s'élança vers l'Emissaire, au cris de « Iolavail Ishayas ! », ce même cri qu'avaient jadis poussés les Osts des temps glorieux, en chargeant les armées innombrables des Yngirs, sous la douce lueur des astres qui leurs étaient si précieux.

Le Seigneur de l'Athal Naaru observa la rencontre. Un bruit assourdissant et une onde de lumière s'élevèrent lorsque les armes se rencontrèrent, dans un fracas qui lui rappela un instant les temps de la Guerre Céleste. Il avait parcouru ce chemin en songe un nombre incalculable de fois, vogant sur les chemins des possibles comme on navigue à travers les étoiles. Il savait que Shall'Ya avait un grand rôle à jouer, et que c'est lui qui déterminerait la survie du peuple de Skettis, mais aussi des fils et des filles d'Yggdrasil. Elle ne le savait pas, mais de grandes choses reposaient sur ses frèles épaules. Des choses qui suffiraient à pétrifier de simples mortels, à les broyer sous le poids du fardeau. Il regarda cette guerrière que le destin avait appelée, alors que chaque parade, chaque choc qui opposait ces lames prenait échos dans le Sha'eil et les âmes eldars présentes en ce jour. Car en ces temps, quelqu'un se dressait fasse à l'Ennemie, quelqu'un se dressait comme jadis le peuple eldar s'était dressé, sous les fiers étendards de l'Alliance de la Lune d'Argent, alors que les Cents étaient rassemblés autour de Kaela Mensha Khaine. Il gravit les majestueuses marches une par une, se rapprochant pas à pas de son propre destin. Les énergies l'entouraient, des énergies noires et occultes, venues de par delà les frontières entre les réalités. La Faille se dressait comme un abîme terrifiant au centre d'un havre jadis paradisiaque. Le Palai des Plaisirs était clairement perceptible derrière ses machoires implacables, et sa présence enserrait son coeur et son âme plus fort encore qu'une lame transperçant une simple feuille déséchée. Il connaissait son destin, car il avait vu ce moment à de maintes reprises. Il savait qu'il n'y avait qu'un seul chemin, aucune autre autre voie possible. Et une seule fin. Alors seulement il tira son épée, et celle ci révéla enfin son véritable pouvoir. Les runes d'un fourreau ouvragé par le plus fin orfèvre des temps jadis se mirent a scintiller, les gemmes pourpres et emeraudes serties en son sein s'illuminèrent pour la première fois depuis des temps immémoriaux, alors que la lame immaculée était mise au clair. Un déchainement de magie et de pouvoir tomba autour de Manwë, alors que ces énergies millénaires se mêlaient à ses propres pouvoirs. Des murmures étaient perceptibles dans la tempête, des murmures venant d'un âge lointain à présent révolu. Claíomh Solais, la lame bénie qu'Altianesh porta aux cotés de ses frères lors de la Grande Guerre. Claíomh Solais, forgée des mains de Vaul lui même pour servir le Dieu de la Guerre. Et c'est ainsi que Manwë s'avança vers son destin, repoussant les énergies maléfiques des royaumes impies, portant avec lui le dernier espoir de son peuple, comme les héros de jadis l'avaient fait avant lui. Et c'est ainsi que sa silhouette immaculée franchit le seuil de la Faille, à jamais.

* * *

«Iolavail, ishayas ! Poussez mes frères! »

Le cri d'Ashan fut suivi en écho par la réponse de ses frères et soeurs, puis du fracas des boucliers de la Garde des Portes de Cristal. Les osts avaient pris position au devant des engeances démoniaques de l'Ennemie, et nulle créature n'avait encore brisé leurs formations. Inlassablement, les démons se fracassaient sur un mur inaltérable de boucliers et de lames, comme une vague se brise sur les falaises d'Ath Ethon. Partout, les osts eldars étaient aux prises avec les sombres créatures de l'Ennemie. Partout, le frère se battait aux cotés du frère, chacun ne faisant qu'un avec son aspect, chacun communiant intérieurement avec Khaine. Ils se battaient côte à côte, comme une seule entité. Chaque parade était suivie d'un violent coup d'estoc d'une lance, qui transperçait des coeurs maléfiques et des faciès enjoués. Les armures se mêlaient, les armes s'entrechoquaient. Il y avait là les plus grands guerriers eldar que la Galaxie ait jamais connue. La Garde des Portes de Cristal d'Yggdrasil tenait les marches du Grand Temple, en une formation serrée et implacable. Asurmen menait ses vengeurs avec une efficacité terrifiante, perçant toujours plus loin et en avant dans les rangs de ses ennemis. Tous ses frères observaient ce héros des Temps Glorieux se battre avec la même énergie que chacun d'entre eux, et voir un tel parangon au combat suffisait à raviver en eux une flamme depuis longtemps éteinte. Plus loin, les fiers Gardiens Noirs d'Ulthwë prêtaient mains fortes aux guerriers de Skettis dans la Vallée de Khaine, aux prises avec des êtres que nul mot n'aurait pu décrire avec assez de justesse. Sur les marches du Temple d'Isha, les claurifelliann de la Haute Maison Thel'Dannar balayaient les rangs de grands revers de leurs longues lames bleutées. Sous les Arches, ils défendaient les dernières prêtresses d'Isha, alors que les Spectres faisaient pleuvoir leurs éclairs de mort dans une dance de lumière aussi belle que létale. Sous le Dôme des Murmures Oubliés, les nobles Valheru exécutaient dos à dos des parades et des estocs aussi rapides que teriblement précis, tenant en infériorité ces territoires bénis des dieux eux mêmes. Dans les rues et les allées, les Wild Riders arrassaient l'ennemi, en des raids rapides et meurtriers, ne se repliant que pour laisser des marres de sang noir et poisseux. Inlassablement, les engeances reculaient, et chaque pas voyaient son tribut prélevé d'un coté et de l'autre. Le destin de tout un peuple se jouait en cet instant, sur le sol de Skettis. La victoire était proche...

Mais voici ! Dans un tumulte assourdissant, il y eu une vive lueur, et une explosion cataclysmique. Les osts eldar furent mis à terre, alors que les essences de nombreuses engeances s'évaporaient dans l'instant. C'est ainsi que se déroula le tournant de la bataille légendaire de Skettis. Désorientés, les osts démoniaques furent rapidement repoussés jusqu'aux limites même du Grand Hall, alors même que l'avancée des eldar demeuraient inexorable. Ils furent stoppés net, par une puissance mystique émanent de la Faille, un pouvoir qui semblait encore se déverser de la faible lueur qui trahissait encore sa présence. Incapables d'aller plus en avant, sentant que s'aventurer en ces lieux perdus était synonyme d'une mort quasi certaine, les osts eldar érigèrent autour de cette zone corrompue les premiers éléments de ce qui deviendrait plus tard les Flèches du Crépuscule.

* * *

Elle gisait à terre. Elle sentait un goût suave et métallique dans sa bouche, et plusieurs plaies ouvertes sur ses membres et son torse. Ses drapés étaient déchirés et brûlés, et son armure impactée en plusieurs endroits. Elle ne savait pas où elle se trouvait, le ciel était noir, assombris par des nuages de malheur. La conscience de Shall'Ya dépérissait. Cet ultime coup avait été sa dernière tentative d'ocire son ennemi, mais elle ne savait pas si elle avait réussi. Elle se disait que finalement elle ne le saurait jamais. Elle sentait son esprit l'abandonner, son âme quitter son corps. Elle se sentait mourir. Son épée, elle sentait son épée proche d'elle. Cette même épée qui avait sembler guider sa pensée et ses gestes, parant et esquivant des coups qui auraient suffit à briser n'importe quel autre eldar. Mais même sa lame semblait s'éteindre à petit feu, elle aussi. Oui, c'était cette sensation que les légendes décrivaient. La fin. La fin de toute chose. Il était temps pour elle de partir, et d'emprunter le Sentier d'Or vers la Citée Eternelle. Alors, dans un dernier sursaut de conscience, il lui sembla apercevoir une silhouette se pencher sur elle. Son visage était fin, ses yeux perçants, et ses cheveux faits d'or et d'argent. Un diadème ceignait son front, et ses branches formait des formes qui semblaient changeantes. La silhouette plongea alors son regard bleuté dans les yeux de Shall'Ya :

« Ce n'est pas ainsi que s'achève ton histoire, ma fille. »

Alors sa conscience la quitta totalement.

Yavanna le sentit immédiatement. Un grand vide dans son coeur. Une douleur sourde qui pris écho dans son âme, une chose si intense, et pourtant indescriptible. La douleur. La douleur et le malheur Quittant le front, elle se dirigea alors vers la zone la plus dangereuse, la plus corrompue, le seul endroit qui forçait les osts à se tenir à l'écart. Auréolée de pouvoirs, baignée par des énergies provenant de ses prières pour la Haute Mère, ses pas foulèrent un sol calciné et brisé, à mesure qu'elle s'approchait des Arches. Ses larmes se mirent à couler en pençant à ceux qui étaient tombés ici, et à ce qu'elle redoutait de voir là où elle se rendait. La guerre avait prélevé un lourd tribut, et les pouvoirs combinées des Soeurs ne seraient sans doute pas suffisants pour redonner à ces lieux leur gloire de jadis. Lorsqu'elle atteignit enfin les Arches, le spectacle était saisissant. Le Sethelne semblait déformé et brisé, comme si une énergie formidablement puissante l'avait frappé. Elle avait perdue sa couleur éclatante de jadis, pour la troquer contre un noir d'ébène et des gris sombres. La Faille se découpait devant elle, mais elle n'était plus qu'un simple point, pas plus grosse qu'un bourgeon. Alors ses larmes coulèrent de plus belle, car elle savait à présent que son bien-aimé n'était plus. Elle tomba à genoux, ses larmes ne cessant plus de couler. Sa chevelure soyeuse ondoyant sous la légère brise qui soufflait en ses lieux. Et soudain, les yeux de la prophétesse se posèrent sur une légère lueur, un reflet bleuté qui brillait faiblement sous la fine couche de poussière de Sethelne. Son coeur se serra à la vue de l'objet : une pierre-esprit fracturée, sertie dans un pendentif argenté. La pierre-esprit de Manwë. Ses larmes coulèrent de plus belle alors que la lueur s'éteignait, et nul n'aurait put alors la réconforter en cet instant.Yavanna resta seule un long moment, à contempler les structures brisées qui jadis formaient le Grand Hall de Skettis, à observer comment des millénaires après Sa naissance, l'Ennemie était encore et toujours aussi forte. Elle serra alors dans sa main la pierre-esprit fracturée de son bien aimée. Les larmes ne cessaient de couler sur son visage gracieux. Et c'est ainsi que cela lui apparu. D'abord aussi infime que le bruissement léger des feuilles d'automne, cela se fit plus intense et plus clair au fur et à mesure que son attention se focalisait sur cette chose. Une vision. Elle voguait sur un chemin qu'elle ne connaissait pas, un chemin qu'elle n'avait encore jamais vu. Il lui sembla apercevoir un instant la silhouette lointaine de son bien-aimée, mais elle n'eu pas le temps de le vérifier. Lorsqu'elle revint sur ce plan d'existence, elle savait. Elle savait ce qui allait advenir. Oui, elle savait.

Ainsi, la Haute Prophétesse d'Isha tint elle conseil avec ses semblables et avertit l'assemblée des terribles évènements à venir. Alors, les eldar érigèrent des défenses psychiques implacables en prévision de ce que la Prophétesse avait perçu, encadrant la plaie béante au coeur même du vaisseau-monde. Cette plaie ne se refermerait jamais, et elle façonnerait les filles et les fils de Skettis pour toujours. Partout, des cercles d'Archontes étaient rassemblés, aux pieds de flèches de Sethelne érigées à une vitesse fulgurante par les plus talentueux chanteurs de moelle des osts. Ces flèches défiaient les pouvoirs mêmes de l'Ennemie, symboles de la puissance eldar rassemblée en ces lieux. Partout, des mots de pouvoirs étaient scandés, des runes étaient tracées, des sortillèges étaient tissés, et tous les guerriers avaient rangé leurs armes, car si ces défenses se brisaient, nul ne pourrait plus arrêter les pouvoirs qui se déverseraient de nouveau sur ces terres. Yavanna se tenait aux pieds d'une des flèches, flanquée de ses soeurs dans leurs romes immaculées et ornées de runes tissées aux fils d'or et d'argent. Le Hall était silencieux. Le calme avant la tempête.

Car voici ! Il y eu une deuxième explosion, plus intense et plus lumineuse encore que la précédente, charriant avec elle des pouvoirs que nul mortel ne pouvait apréhender. Des vagues d'énergies se déversèrent à grand flôts de la Faille, qui scintillait à présent d'une vive lueur pourpre. Ces vagues frapèrent les murs psychiques avec encore plus de force que la lame de Khaine, et dans un premier fracas, plusieurs prophètes furent mis à genoux. Les psaumes et les prières, les rituels et les sortillèges redoublèrent d'intensité, alors que de plus en plus d'énergie se déversait du Sha'eil. Un à un, les archontes et les prophètes tombèrent à genoux, mais nul ne s'arrêta jamais de plasmodier. Les Flèches du Crépuscule illuminaient à présent tout le vaisseau-monde, et partout, les regards et les pensées demeuraient tournés vers le Hall. Vers l'espoir ou la fin de toute chose. Yavanna et Eldrad eux mêmes en vinrent à fléchir, mais c'est toujours avec plus de vigueur que les sortillèges étaient tissés et que les prières étaient scandées. Sur le vaisseau-monde tout entier, ces prières étaient reprises, dans les temples à présent libérés, ces prières étaient reprises. Le vaisseau-monde lui même combattait les énergies corruptrices de la Faille. Car voici que les âmes affrontaient les âmes dans le Réseau d'Infinité, et chaque engeance qui tentait de s'infiltrer dans les couloirs psychiques du vaisseau-monde se voyait irrémédiablement anéantie, mais à un prix incommensurable. Les énergies mêmes du sethelne combattaient la Faille, et ainsi, le sol jadis immaculé du Hall se teintât il d'un noir d'ébène et d'un gris sombre qui ne pourrait plus jamais être purrifié. Certains psykers perdirent connaissance, d'autres moururent d'épuisement, mais toujours un autre venait prendre sa place, sacrifiant sa vie pour la mettre au service des siens. Au service de la survie de son peuple. Alors il y eut une ultime vague de pouvoir, qui jeta tous les psykers à terre et manqua de souffler en un instant les défenses érigées. En cet instant, leur courage fléchit, et tous crurent alors qu'il étaient perdus. Mais voici ! Rassemblant sa volonté, Yavanna se releva, au milieu du tumulte et de la tempête de pouvoirs et d'éclairs grondants. Les énergies faisaient crépiter l'air, et ses cheveux ondoyaient sous une brise qui n'aurait jamais dû souffler. Alors elle se dressa, face à l'ouverture béante de la Faille et, tendant ses mains vers ses limites lointaines, rassemblant ses dernières forces, elle scanda ces mots qui s'élevèrenr loin sous le dôme, repris bientôt par ses semblables :

« Ash adûn nuenim Isha ! Par la volonté de notre Mère ! »

Alors un rayon illumina chacune des flèches, et ceux ci convergèrent vers la source même de ces énergies occultes. Yavanna fut bientôt rejointe par Eldrad Ulthran, plus sage parmi les prescients d'Ulthwë, par Dinn, Faore et Nayrü, ses soeurs du Cénacle, et tous les prophètes et les archontes présents renforcèrent alors cette manifestation divine. Alors la tempête déclina enfin, les sceaux de pouvoir se brisèrent, et beaucoup tombèrent alors à genoux, épuisés. Ils avaient réussi. Skettis, à un prix que nul mortel n'aurait put imaginer, était sauf. Il resterai à jamais marqué par cette balafre, et ces défenses ne devraient jamais faillir, mais le peuple de Skettis était sauf.

Mais alors que tous reprenaient leurs force, Alwën, prophétesse d'Isha, accouru vers la foule, se dirigeant droit sur la Haute Prophétesse d'Isha et ses Soeurs. Halletante, elle tomba à genoux devant elle, et dans un souffle, lui cria ces mots :

« Isharelnawë, vous devez venir! Le temple ! Il vous faut regagner le temple ! »

« Calmez vous, ô ma soeur. L'ombre a été repoussée, il n'y a plus lieu de s'inquiéter. Les engeances de l'Ennemie ont été vaincues. Skettis est vainqueur. Nous sommes vainqueurs. » lui répondit elle, un instant étonnée.

« Non, vous ne comprenez pas ! C'est Shall'Ya ! Shall'Ya est mourante ! Nous l'avons trouvée, Ma Dame, sur l'Autel de la Haute Mère! » souffla alors la prophétesse.

« Comment … cela ne se peut ma soeur. Shall'Ya a combattu l'Emissaire au coeur du mal, au coeur de la zone que vous apercevez devant nous. Vous l'avez senti aussi bien que moi. Nul eldar n'aurait pu survivre aux pouvoirs qui se sont déchainés en ces lieux maudits. Non, aucune âme ne saurait survivre à un tel déchainement de malice. Elle est morte, ma soeur... » lui rétorqua t'elle, une larme coulant de ses yeux.

« Oui, ô Isharelnawë, j'en ai conscience. Mais je sais ce que j'ai vu ! Son corps ! Son corps mourant a été déposé dans le temple de la Mère, aux pieds de Sa statue sacrée ! Quelqu'un l'a ramenée ! C'est un miracle, un miracle de la Haute Mère ! Je vous en prie Isharelnawë, non, je vous en conjure ! Shall'Ya ne doit pas mourir ! » lui lança t'elle en tombant à genoux, des sanglots trahissant sa tristesse et le drame qui se jouaient alors.

« Non ma soeur. Shall'Ya ne mourra pas. » lui répondit Yavanna.

Son corps reposait en paix, sur l'autel de sethelne blanc gravé. Des stygmates d'un combat implacable marquaient son corps, et la pureté de son armure de guerrière avait depuis longtemps disparu. Sa respiration était faible et saccadée. Mais elle était vivante . Aussi improbable que cela puise paraître, Shall'Ya était vivante. Yavanna et ses soeurs s'approchèrent alors de l'autel, suivies des prophétesses d'Isha de tous les osts. Leurs frères et soeurs restèrent en arrière, sur la grande esplanade des temples dédiés aux dieux. Alors seulement, les portes du naos se refermèrent. Les prophétesses prirent place autour de l'autel, rassemblées en un cercle parfait. Yavanna se tenait auprès du corps brisé de sa soeur, alors que le Cénacle d'Yggdrasil était au complet. Sans un mot, Yavanna traça des runes mystiques sur ce corps frèle et mourant. Alors seulement, la Haute Prophétesse d'Isha entonna une prière, fixant la statue majestueuse de la Haute Mère. Ces mots résonnèrent dans le naos, alors que des vents mystiques commençaient à souffler et à tourbillonner. Ces mots resteraient jamais gravés dans les légendes, comme faisant partie de la plus importante prière à jamais avoir jamais été plasmodiée :


« A Isha Gilthoniel,
silivren penna míriel
o menel aglar elenath !
Na-chaered palan-díriel
o Alvalondë ennorath !
Shall'Ya, lë linnathon
nef aear, sí nef aeron !
A Isha Gilthoniel
o menel palan-diriel,
le nallon sí di-nguruthos !
A tiro nin, Shall'Ya !
A Isha, Isha ! Sin aenaren nä eaya,
o ishaya nar aenos !
Shall'Ya ! Shall'Ya ! Lë linnathon,
a Skettis na Yggdrasil eanon !
A Isha Gilthoniel
o enwë nal amariel !
A eldari na earë,
o meneril fïn amaren,
nashtel ada Isha, lë omaë !
Isha, Isha ! A Isha, eaya amanor,
o Shall'Ya palan dien essë,
ar Alvalondë tal uenor !
Isha ! Isha ! Lë linnathon ,
nar Shall'Ya nien ossë,
o fellegrin nä eanon ! »

Les énergies mystiques invoquées tourbillonnèrent dans la pièce, à mesure que cette ode à la véritable Mère du peuple Eldar s'élevait. Au dehors, elle fut reprise par la foule, qui plia le genoux en signe de révérence. Les blessures de Shall'Ya se refermèrent, à mesure que les vers et les strophes étaient scandés avec plus de vigueur encore que lorsque les osts repoussaient les engeances de l'Ennemie, maudite soit elle à jamais. La main posée sur le coeur de sa soeur, Yavanna plasmodiait elle aussi ces vers bénis par des pouvoirs millénaires. Les blessures se refermaient, sa peau reprenait sa teinte éclatante d'antan, alors que son épée elle aussi, semblait répondre aux paroles qui s'élevaient des choeurs. Et lorsque la dernière strophe fut prononcée, alors que les runes scintillaient et que l'encens se consummait, elle ajouta un dernier vers, se penchant pour le murmurer aux oreilles de Shall'Ya seule :

« Sinü anvar malanore. Nashtel ada Isha. »

Alors, la plus grande Autarque de Skettis ouvrit les yeux. Les prophétesses de Skettis et leurs soeurs tombèrent alors en pleurs, laissant transparaitre leur joie. Elle était sauve ! Leur maitresse, leur guide, celle qui avait mené ses frères à la bataille, celle là même était sauve ! Plongeant son regard dans les yeux en amande de Yavanna, elle lui demanda en un souffle :

« Mère.. est ce là la Cité Eternelle ? Mon peuple est il sauf ? Ai je réussi ? »

« Je ne suis pas la Haute Mère, ô ma soeur. Mais vous êtes chez vous, et votre peuple est sauf. Vous avez réussi. » lui répondit elle, une main apaisante toujours posée sur son coeur. L'Autarque voulu se relever, mais la main de Yavanna l'en empècha. « Vous êtes encore faible ma soeur. Reposez vous. Il sera temps plus tard de faire communion avec les vôtres. »

Lorsque les portes du temple s'ouvrirent enfin et que les prophétesses vinrent annoncer la nouvelle, les cris de joie qui s'élevèrent sous le dôme étaient plus forts encore que la Musique Originelle, plus forts encore que le fracas des armes, plus forts encore que la charge de Khaine lors de la Guerre Céleste. Son peuple scandait à présent son nom. Non, le peuple Eldar scandait à présent son nom. Des larmes coulaient des yeux de Shall'Ya, alors qu'elle s'adressait à Yavanna :

« Je l'ai vue ma soeur. Je sais que c'est impossible, je sais qu'elle est morte comme tous les autres. Mais j'ai vu le visage de la Haute Mère. Je sais que mon esprit dépérissait, mais cela semblait si réel... »

«Ne soyez pas trop prompt à juger par vous même ce que vous avez pu voir au seuil de la mort, ô ma soeur, car il est des questions auxquelles il ne vaut mieux pas répondre.» lui répondit elle.

« Voudriez vous dire que la Haute Mère pourrait être en vie ?» lui demanda t'elle en un souffle.

« Cela n'est pas une question ô ma soeur. La Haute Mère vit en chacun de Ses enfants, dans chaque chose qui vit, respire, croit et meurt à la fin de son cycle. La Mère de Toute Chose vivra, tant que l'un des Ses enfants continuera à respirer.» lui répondit elle en un regard apaisant .

«Vous avez surement raison ma soeur. Votre sagesse et vos pouvoirs vous honnorent, tout comme votre bien-aimé. D'ailleurs, où est il ? J'aimerai m'entretenir avec lui car c'est gràce à lui que je suis ici à parler avec vous. » demanda t'elle.

« Manwë a accompli sa tâche, ô ma soeur. Son sacrifice a sauvé nos peuples. Et son âme est définitivement perdue. » lui souffla t'elle, des larmes perlant aux coins de ses yeux, en montrant la pierre esprit fendue de son bien-aimé qui pendait autour de son cou.

« Son nom ne sera pas oublié ma soeur. Skettis n'oubliera jamais ce que les fils et les filles d'Yggdrasil ont perdu en ces jours. Car aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'un ! » répondit elle alors à la Haute Prophétesse, dans un sanglot.

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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Juil - 22:55

Double post, trop long^^

Sous le Dôme de Cristal, les osts eldar étaient rassemblés dans toute leur splendeur. Des étendards aux milles couleurs flottaient au dessus des armées d'aspects en armures chatoyantes, au dessus des femmes et des enfants. Tous étaient venus pour cette cérémonie, et les enfants de Skettis se tenaient aux devants de leur plus grande légende. Shall'Ya s'avança alors, encore affaiblie, mais néammoins vaillante. Dans une armure éclatante et des drapés d'un rouge profond, elle se dressa face à la foule, des larmes coulant sur ses joues, et ainsi s'adressa t'elle aux eldars ici rassemblés :

« Mes frères et mes sœurs, mes fils et mes filles ! Aujourd’hui Skettis se tient à nouveau fière et majestueuse ! Nous avons repoussé l’Ennemie et l’avons renvoyée dans le Néant ! Nos frères et nos sœurs sont venus et pour la première fois depuis des milliers d’années, nous n’avons fait qu’un dans la bataille ! Ulthwë, Saim Hann et Yggdrasil sont venus! Et voici ! En ce jour, je loue leur nom et leur courage ! Qu’ils soient chantés, en ce jour de victoire et pour les siècles à venir ! Mes frères et mes sœurs, inclinons nous devant nos sauveurs ! »

Et voici que Shall’ Ya mis genoux à terre et bientôt, son peuple la suivit, en signe de l’infini respect et de la grande dette qu’ils avaient à présent envers les guerriers ici rassemblés. Un lourd silence s’installa alors, car les plus grands eldar des vaisseaux-mondes n'étaient point venu pour cela. Ils avaient honnoré une allégeance vieille de plusieurs millénaires lorsque, sous la plus grande lune de la planète sanctuaire des eldar, les Cents avaient tiré leurs épées, accompagnant le cri de Kaela Mensha Khaine, et forgeant en cet instant l'Alliance de la Lune d'Argent. Alors s’avança Yvanna, Haute Prophétesse d’Isha et à présent dirigeante du vaisseau monde Yggdrasill, elle qui portait encore le deuil de la mort de son bien-aimé, et c’est d’une voix pleine de larmes et de tristesse qu’elle parla au nom de ceux qui étaient venus :

«Voici, ô peuple de Skettis ! Vous nous avez fait comprendre qu’il fut un temps où nous étions Un! Vous nous avez fait comprendre que nous ne pouvons pas laisser un frère tomber sous nos yeux! Vous nous avez montré que l’Alliance de la Lune d’Argent n’était pas perdue ! Nous avons payé un lourd tribut, mais telle était la Volonté d’Isha ! Mes frères, mes soeurs ! Jadis nous avons prêté allégeance sous la lumière bénie des lunes de notre monde !En ce jour, nous sommes venus honnorer cette allégeance ! Peuple de Skettis, ce n'est pas à vous de vous incliner ! »

AlorsYavanna mis genoux à terre aux devants de Shall'Ya. Et toutes les armées des vaisseaux-mondes qui étaient venus la suivirent, devant le valeureux peuple de Skettis, et nulle image ne fut jamais plus saisissante que celle-ci. Les étendards s’abaissèrent un à un, les légendaires Wild Riders mirent genoux à terre, les terribles Gardiens Noirs d’Ulthwë mirent genoux à terre, les nobles Valherus mirent genoux à terre. Tous s’inclinèrent devant le courage et la détermination de tout un peuple et ensemble ils se levèrent et c’est ensemble qu’ils entonnèrent le Reia Shelwë, le Chant des Etoiles, le même chant qui fut chanté des milliers d’années auparavant lorsque, sur une lointaine planète à présent perdue, les Cents reçurent les Lames de Vaul et que l’Alliance de la Lune d’Argent fut forgée. Et il s’éleva dans les airs, il traversa les cours meurtries de Skettis, il traversa les dômes, les flèches et les halls et il résonna dans le coeur de chacun des eldars qui foulait en ce moment Skettis, et chacun le repris, avec une vigueur renouvelée, en l’honneur de ceux qui avaient péri. Et sous les rayons de lumière qui perçaient le cristal, un couplet fut créé, en l’honneur du sacrifice que Manwë avait fait. Et il fut chanté en chœur, dans un air triste et mélodieux qui s’éleva dans le ciel et qui sembla trouver échos dans tout le vaisseau-monde, des eldars jusqu’au plus petit être et même les arbres eux même. Et ainsi chantèrent t’ils, et certains affirment que ce chant s’élève toujours dans le ciel d’or de Skettis à celui qui sait écouter avec soin et attention.

Ainsi, les osts se quittèrent, et les liens qui furent tissés en ces jours ne faiblirent jamais. Les Portails Toiles scintillèrent, alors que chacun retournait sur son propre vaisseau-monde. Skettis devait penser ses blessures, mais le courage et la vaillance de son peuple suffiraient à résorber le sang eldar qui avait coulé en ces jours. Pourtant, alors que tous les eldar étaient partis, Yavanna vint trouver les prophétesses d'Isha de Skettis. Leur temple avait été saccagé, la statue de la Haute Mère brisée, et les offrandes répandues au sol. Leurs rangs avaient été décimés lors de l'invasion, et leur ordre ne s'en remettrait jamais seul. Elle s'avança alors vers leur petit groupe, et celles-ci s'inclinèrent respectueusement, mais leur geste fut stoppé net par les paroles :

« Cela n'est pas nécessaire mes soeurs. Vous avez versé un lourd tribut en ces jours, et votre courage vous honnore. Vous continuez de porter la Volonté de la Haute Mère et ce même en ces funestes instants. Mais votre voyage ne se termine pas ici. Il est quelque chose que vous devez voir, quelque chose que nul excepté mon peuple n'a encore jamais vu. Nous devons nous rendre sur Yggdrasil, ô mes soeurs.»

Elles n'en crurent pas leurs oreilles, car les légendes et les contes qu'elles avaient entendues dans leurs enfances rapportaient bien sur l'existence de ce vaisseau-monde. Mais, bien plus que le vaisseau-mond en lui même, elles savaient ce qui était cis en son coeur, et c'est cela qu'elles ne pouvaient croire. Alors, toutes d'un seul, elles suivirent Yavanna.

Et voici ! La porte du dôme se dressait aux devants d'elles, magestueuse et éblouissante, gravée de motifs antiques plusieurs fois millénaires. Peu avaient le privillège de les apercevoir de leur vivant, et bien moins encore de poser les yeux sur ce qu'elles renfermaient. Car enfin derrière ces portes demeurait le pouvoir d'Yggdrasil lui même. Deux Valheru encadraient l'entrée, leurs robes blanches brodées de motifs dorés et frappées du symbole de la Fleur d'Or, leurs sabres au coté et leur cimier cascadant derrière leur dos. Yavanna s'arréta à leur niveau, imitée par les prêtreses de Skettis. Comme un seul homme, ceux-ci s'inclinèrent :

« Bal'a dash malanore a Isharelnawë ! »lancèrent t' ils alors que les portes s'ouvraient derrière eux.

Et ainsi, pour la première fois depuis des milliers et des milliers d'années, un eldar étranger posa les yeux sur l'Yghel Draesil. Les prêtresses de Skettis ne purent retenir leurs larmes, car elles sentirent immédiatement le pouvoir, les émotions, et l'histoire qui s'étaient déroulés en ces lieux bénis. Elles marchèrent lentement, très lentement, vers la silhouette magestueuse de l'Arbre d'Isha, leurs robes éclatantes flottant derrière elles, contemplant le dôme ouvragé qui le protégeait de l'extérieur. Les étoiles étaient plus vives encore que sous le Dôme de Cristal, comme si un Chanteur de Moelle s'était afféré à les sertir une par une sur la voûte immuable de ces lieux. Elles s'arrétèrent alors à ses pieds et tombèrent à genoux. Nul eldar n'était préparé à une telle vision, car l'Yghel Draesil était un cadeau qu'Isha Elle même avait fait à Ses enfants. Yavanna resta un instant en retrait, laissant ses soeurs en communion avec leur Mère. Puis elle s'approcha, elle aussi, de l'Yghel Draesil. Mettant genou à terre, elle récita une longue prière, dans une langue qui était inconnue de ses soeurs, mais dont les mots traduisaient à eux seuls son contenu. Alors, dans un geste aussi mystique qu'empli de prestance, elle cueilli une jeune pousse aux pieds de l'Arbre d'Isha, une pousse qui dans le coeur des eldar d'Yggdrasil n'avait pas de prix. Relevant ses soeurs, l'Yghel Draesil derrière elle, Yavanna eut ces mots :

« Voici, ô soeurs de Skettis ! Acceptez cette modeste offrande en gage de l'amitié éternelle du Peuple d'Yggdrasil. Puisse cet enfant du Grand Arbre vous redonner espoir ! Puissent les liens tissés entre nos deux peuples ne jamais faillir ! N'oubliez pas que le pouvoir de notre Mère réside dans notre coeur, le coeur de chaque Ishaya, le coeur de ses filles et de ses fils ! Tant que vivra notre peuple, il y aura toujours de l'espoir ! Chérissez cette jeune pousse mes soeurs, chérissez là plus que tout au monde, dans l'espoir qu'un jour, Sa lumière nous revienne ! Nahstel Ada Isha ! »

Et c'est ainsi que furent liés pour toujours les vaisseaux-mondes Skettis et Yggdrasil. De longues prières accueillirent les soeurs de Skettis, et des chants de liesse et de joie s'élevèrent des travées et des tours, des flèches et des halls. Alors que le vaisseau-monde se reconstruisait, ce cadeau précieux fut placé au coeur du Grand Temple d'Isha, aux pieds de la statue magestueuse de la mère de tous les eldars.

Mais ce n'est pas ainsi que se cloture cette légende, et il me reste encore quelque chose à vous conter. Car voici ! Lorsque l'ultime prêtresse de Skettis eut fait ses adieux au peuple d'Yggdrasil, lorsqu'elle eut franchit le seuil du Portail Toile, Shall'Ya s'arréta sur l'esplanade. Malgré la fatigue, malgré ses blessures encore fraichement guéries, elle se retourna et se dirigea vers la Haute Prophétesse d'Isha. Ployant le genoux face à celle qui demeurait à présent la Matriarche d'Yggdrasil, celle qui présidait à la fois à l'Athal Naaru et à l'Ordre d'Isha, elle s'adressa à elle non pas comme une Autarque de Skettis, mais comme une soeur. Nul ne sut les mots qui furent prononcés, nul eldar ne l'a conté dans les chants et les légendes, et Shall'Ya ne voulut jamais parler de ce moment à son retour sur Skettis.

Mais voici ! Sous les arches immaculées, sous les flèches et les tours, sous les halls et les dômes, la procession se mit en marche. Nulle ode ne fut murmurée, nul chant ne fut soufflé, nulle brise ne vint carresser les visages attristés des eldars présents en ce jour. Nul oiseau ne volla, nul étendard ne flotta, et nul ne parla. Le vaisseau-monde était figé, le temps suspendu. Immuablement ils avancèrent, tous d'un seul, derrière Yavanna et Shall'Ya, accompagnant le dernier vestige du plus grand prophète d'Yggdrasil dans son ultime demeure. Ils traversèrent le Hall des Sources Limpides, et les eldars plièrent le genou à leurs passage, des larmes coulant de leurs yeux amandes. Ils s'enfoncèrent sous les Arches des Murmures, et les eldars qui se tenaient là mirent genou à terre. Ils entrèrent dans la Vallée de Khaine, et un à un, les plus grands Exarques du vaisseau-monde mirent genou à terre, sans un mot, sans un bruit. Ils traversèrent les routes et les allées, les cours et les alcoves, et sur leur passage le peuple d'Yggdrasil mit genou à terre. Ils traversèrent le Dôme des Echos Enchantés, mais nul son ne fut entendu, nulle musique ne souffla à travers les flûtes de Sethelne. Les Chanteurs de Moelle baissèrent simplement la tête, sans un mot. Ils traversèrent les Dômes des Forêts de l'Aube, mais nul oiseau ne chantait ni ne piaillait. La Nature elle même était silencieuse. Ils traversèrent le Dôme de Cristal, et les esprits de jadis rendirent un dernier hommage à celui qu'ils respectaient par dessus tous les autres. Les larmes ne cessèrent point de couler.

Et enfin, ils s'arrétèrent, en entrant dans le Dôme des Ultimes Levers de Soleils. Seules continuèrent les Prophétesses d'Isha, et Shall'Ya qui demeura à leurs cotés. Elles avancèrent sur une cours de Sethelne pur, aux morifs chatoyants et aux formes harmonieuses. Sans un bruit, sans une parole,seuls les bruissements imperceptibles des robes tissées à la main les accompagnaient. Enfin, elles s'arrétèrent face à une porte aux dimensions incommensurables, ornée de bas reliefs dont seuls les plus grands sculpteurs eldars auraient pu se targuer. Ashen Shugar se tenait là, casque et épée au coté, resplandissant dans une armure d'or et de drapés brodés. Il ne dit mot, mais les larmes qui perlèrent aux coins de ses yeux parlèrent pour lui lorsqu'à son tour, il mit genou à terre. Les portes s'ouvrirent, et le groupe fut éblouis. Devant eux, se dressait le Grand Temple d'Isha, le lieu le plus sacré d'Yggdrasil derrière le Dôme de l'Yghel Draesil lui même. A la vue du quatuor de statues magestueuses qui ornaient la façade, Shall'Ya ne put retenir ses larmes. Chacune était encore plus éblouissante que sa voisine, et chacune représentait Isha sous l'aspect d'une des quatre Grandes Saisons. Chacune était sculptée dans le matériau le plus pur, et le Sethelne lui même semblait bien pâle à coté de ces représentations. Avançant inexorablement, les Prêtresses commencèrent à s'aligner de part et d'autres de l'entrée du Temple. En cet instant, il ne resta plus que Dinn, Faore, Nayru, Yavanna et Shall'Ya, pour gravir les marches de Sethelne qui les conduiraient au coeur du Temple. Elles franchirent les arches monumentales qui soutenaient une voûte ouvragée, faites de bras ailés et sculptés dans le Sethelne le plus pur, et entrèrent dans les lieux les plus sacrés du Temple. Puis elles s'arrétèrent de nouveau, après une longue marche. L'entrée du Naos se découpait devant elles. Dinn, Faore et Nayru se tournèrent alors vers Shall'Ya, mais nul mot ne fut échangé. De simples regards suffirent. Une seule et unique personne était autorisée à franchir ce seuil sacré.

Alors, Yavanna entra dans le coeur du Temple et les portes se refermèrent derrière elle. Shall'Ya et les trois prophétesses d'Isha, s'agenouillèrent alors, en signe de pénitence, et prièrent. Si les statues qui ornaient l'entrée du temple étaient si éblouissantes, celle qui était cise au coeur du naos surpassait toutes les autres. Chaque courbe, chaque relief, retranscrivait une impression saisissante de vie et de magie, chaque membre donnait l'impression de pouvoir se mouvoir à tout instant. La statue Sacrée d'Isha semblait littéralement vivante. Dans un geste ample, Yavanna détacha la chaine précieuse qui ornait son cou, la pierre esprit fracturée de Manwë soutenue par ses nombreux anneaux. Sans une seule parole, elle la plaça aux pieds de la statue sacrée de la Haute Mère et tomba à genoux, en pleurs. Alors, elle adressa à la Mère la plus belle prière qui ne fut jamais contée, accompagnant son défunt époux dans son ultime demeurre :

« Ash Isha en káre eldari a fírimoin
ar antaróta mannar Valion nar Alvalondë nuenïr.
Toi aina, mána, meldielto - enga morion:
talantie. Narshende ar lende: nuenor.
En kárielto eldari Isil, hildin Úr-anar.
Toi írimar. Ilyain antalto annar lestanen
Arnawë. Ilu vanya, fanya, eari,
i-mar, ar ilqa ímen. Írima ye Alvalondë.
Nan úye sére indo-ninya símen, ullume;
ten sí ye tyelma, yéva tyel ar i narqelion,
íre ilqa yéva nótina, hostainiéva, yallume:
ananta úva táre fárea, ufárea!
Man táre antáva nin Manwë, Manwë,
enyáre tar i tyel, íre Anarinya qeluva?
Ai ! laurië lantar lassi súrinen,
yéni únótimë ve rámar aldaron !
Yéni ve lintë yuldar avánier
mi oromardi lissë-miruvóreva
Andúnë pella, Alvalondë tellumar
nu luini yassen tintilar i eleni
ómaryo airetári-lírinen.
Sí man i yulma nin enquantuva ?
An sí Tintallë Isha eari
ve fanyar máryat Elentári ortanë
ar ilyë tier undulávë lumbulë
ar sindanóriello caita mornië
i falmalinnar imbë met, ar hísië
untúpa Calaciryo míri oialë.
Sí vanwa ná, Isha vanwa, Manwë !
Namárië ! Nai hiruvalyë Manwë !
Nai elyë hiruva ! Namárië ! »



Une à une, les portes du temple se refermèrent, sur la tristesse et le deuil, sur le recueillement de tout un peuple. Peu être est il des choses qui setont contées, et d'autres qui ne le seront jamais. Mais n'oubliez point l'histoire de ce peuple mes enfants, n'oubliez jamais celle que l'on nomme la Valeureuse, car Manwë lui même a jadis placé tous ses espoirs en elle.

Et voici que s’achèvent les Chroniques d’Yggdrasill, dans la liesse de la victoire et la tristesse de la mort. Son peuple brisa jadis son vœu d’exil pour venir secourir ses frères, et nul ne doit jamais oublier cette histoire. Peu être n’est ce qu’une légende, peu être a-t-elle été inventée par quelque chanteur Errant, mais croyez moi, à chaque légende qui est contée, il existe une part de réalité. Rêvez mes frères, rêvez du sacrifice de Manwë pour son peuple, rêvez du courage de Shall’Ya, rêvez du pouvoir d’Isha à présent perdu. Oui, rêvez, et entretenez l’Espoir afin que jamais il ne soit brisé. Contez cette légende à votre tour, et rappelez à vos frères et sœurs que la gloire de notre peuple ne s’éteindra jamais. Voguez à travers la Toile, voyagez à travers l’immensité spatiale, et allez trouver les nôtres là où l’Ombre guette, et dites leurs qu’un jour, des eldars se sont dressés face à l’Ennemie et dites leurs qu’ils se dresseront de nouveau comme un peuple uni contre l’Ennemie et que lorsque viendra le Rhana Dandra, lorsqu’il sera temps pour la Galaxie de connaitre souffrance et chaos, Nous serons là ! »


FIN
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Sep - 19:04

Plus d'un an sans poster! Voilà qui est mal!

Donc, un petit conte, qui donne en même temps le fluff de ma Reine de Guerre WK, Reia, Shield of Isha, de son prénom Smile

Bonne lecture!

La légende d'Aelendel

« Et sous les fleurs d'edelweiss il l'aperçut, ses cheveux ondulant sous la brise légère de l'aube naissante.». Ôde à Aelendel, verset IX.

«Il est de nombreuses légendes contées pami les gens de mon peuples. De grands héros téméraires, des guerriers tumultueux et imprévisibles, aux puissants Dieux eux mêmes. Des armées implacables qui marchèrent sur le Sentier d'Or, aux prières chantées sous la lueur bénie des étoiles. Pourtant, il en est certaines, parmi les plus humbles, qui demeurent en retrait. Certaines qui ne sont connues que d'une poignée, et qui pourtant, ont façonné mes frères et mes soeurs depuis les temps jadis. Cette histoire est celle d’Aelendel. Aelendel l'Infirme. Aelendel le Sculpteur. Car voici ! Cette histoire commence il y a fort longtemps, sur les terres bénies de la lointaine et verdoyante Ethanon. Grands demeuraient les eldars de ces contrées, et de grands talents étaient leurs artisans. Certains parmi eux étaient de fervents orfèvres, d'autres de grands guerriers, acclamés jusqu'aux arènes éclatantes du Grand Temple de Khaine d'Ainür. D'autres encore étaient de puissants sorciers, et de grands mages, tisseurs de sorts et guerrisseurs versés dans le mystique. Certains travaillaient la soie, et produisaient les plus belles étoffes de tout le secteur oriental. D'autres encore dressaient des flèches et des tours majestueuses, qui semblaient défier les Cieux eux mêmes.


Aelendel Ithrandir n'était rien de tout cela. Il vint au monde un jour béni où la lune d'Ethanon était haute dans le ciel. Mais il vint difforme et infirme, le visage hideux, et un hémi-corps paralysé. Son père, grand gladiateur des arènes du Temple de Khaine, l'abandonna avec sa mère, et s'embarqua pour les Hautes Arènes d'Ainür, d'où il ne revint jamais. Peu de temps après, sa mère, de chagrin, se donna la mort sous une nuit couverte d'étoiles, au bord du petit lac de Kael Adwalon. Aerendel passa son enfance dans les forêts et les prairies verdoyantes d'Ethanon, s'imprégnant des énergies et de la magie de la Nature. Il vivait parmi les oiseaux et les arbres, et avec toute les merveilles que pouvaient offrir la planète de ses frères. Il n'était pas un grand guerrier comme son père, ni un chanteur comme ceux des villes du Grand Cercle de Pierre. Il n'était pas doué comme ces bardes itinérants, et n'avait pas la prose de ces grands écrivains et poêtes dont les talents étaient très prisés des nobles des hautes sphères. A vrai dire, Aelendel n'était même pas particulièrement doué psychiquement. Ses malformations avaient aussi touché son esprit, et il ne s'exprimait qu'avec difficultés avec les siens. Ainsi chercha t'il le réconfort des forêts et des plaines, en plongeant dans le calme et la sérénité des vastes étendues d'Ethanon. Certains des jeunes eldars de la ville venaient le trouver, afin de le railler et le moquer, et cela augmentait un peu plus chaque jour la tristesse du pauvre Aelendel, qui chaque jour un peu plus, se sentait différent.

Jusqu'à ce qu'un matin de printemps, une jeune eldar aux cheveux d'argent vint le trouver, sur les bords du lac Kael Adwalon qu'il affectionnait tant. Il crut d'abord qu'il s'agissait encore d'une de ces danseuses qui se plaisait souvent à venir railler les malformations de son corps, mais il s'aperçut très vite que cette eldar était différente des autres. Elle se contenta de le regarder, ses yeux perçants comportant une infîme lueur d'or, et toucha son visage et sa canne sculptée dans un bois dense du coeur de la forêt. Contrairement aux autres eldars, il n'y avait aucun jugement dans ces yeux, ni aucune lueur de moquerie ou de raillerie. Elle semblait le considérer pour ce qu'il était : un frère eldar, et non un objet d'amusement. Ainsi, les saisons passèrent, et Aelendel retrouvait chaque jour l'eldar aux cheveux d'argent au bord du lac aux reflets bleutés. Un beau matin ensoleillé, alors que les grands arbres étaient couverts de fleurs, et que les edelweiss nacrées perlaient les abords du lac, l'eldar lui apporta un morceau de sethelne. Il n'avait jamais tenu de sethelne pur entre les mains, la substance mystique était à la fois très chère et très prisée, aussi refusa t'il le cadeau dans un premier temps. Mais lorsqu'il plongea son regard dans les yeux de l'eldar aux cheveux d'argent, qu'il vit ce visage rayonnant et ce sourire qu'encadrait une cascade d'argent, il ne put se résoudre à refuser. Il fit courir ses doigts valides le long de la surface nacrée et lisse, et les sensations qu'il éprouva alors étaient différentes de tout ce qu'il avait connu jusque là. Lorsque ses doigts parcoururent la surface nacrée, elle sembla malléable, et changea de forme et de concistance, à mesure que les ondes psychiques de son esprit traversaient la matière sacrée. Surpris, il lâcha le morceau de sethelne, qui tomba avec légèreté sur le sol couvert de mousse. L'eldar aux cheveux d'argent éclata d'un grand rire enjoué, qui fit rire Aelendel à sa suite. C'est ainsi qu' Aelendel décrouvrit son don: il pouvait manipuler le sethelne, et lui donner les formes qu'il sésirait. Et il pouvait le faire comme personne ne l'avait jamais fait...

C'est ainsi que de nouveaux cycles se suivirent. Aelendel passait de nombreuses journées à manipuler le sethelne, à le courber de son esprit, à dompter sa volonté et son caractère changeant. De jeunes eldars venaient toujours railler le pauvre Aelendel, et d'autant plus qu'il s'essayait à présent à la sculpture. Un infirme essayant de faire quelque chose de ses mains les amusait beaucoups. Mais toujours l'eldar aux cheveux d'argent venait le trouver, et tous les soirs ils passèrent à contempler les étoiles. Aelendel lui racontait les légendes de son peuple qu'il avait entendues lorsque les chanteurs et les bardes passaient sur les chemins traversant la forêt. De grands guerriers d'argent aux bannières étoilées, de puissants héros bravant avec vaillance les plus terribles monstres, et même des légendes sur les Dieux et Déesses eux mêmes. Il lui conta même comment Isha  fit pousser le Grand Arbre des Dieux, au coeur du Palais du Roi Phénix. Et alors que les cycles passaient, les oeuvres d'Aelendel se firent de plus en plus radieuses et rayonnantes, à mesure que son art se faisait plus grand encore. De nombreux eldars vinrent sur les sentiers, et de nombreux nobles voulurent louer ses services, attirés par son incroyable don. Mais jamais Aelendel ne quitta sa forêt, car enfin, durant toutes ces années, ces mêmes gens l'avaient raillé, le nommant Aelendel l'Infirme, Aelendel le Difforme. Certains pensaient même que c'était une malédiction, un chatiment lancé par les Dieux eux mêmes pour la mort de sa mère. Personne ne s'intéressait à lui, et ceux qui venaient le trouver ne le faisaient pour moquer son corps et railler ses difficultés psychiques. Durant toutes ces années, il avait vécu seul, n'ayant pour seuls amis que les arbres majestueux et les grands aigles de la forêt. Puis l'eldar aux cheveux d'argent était venu. Certains voulurent lui dérober ses oeuvres, mais à l'instant même où ils les touchaient, celles ci redevenaient des amas difformes de sethelne, où s'évaporaient en une poussière brillante et scintillante portée par les vents.

Et voici qu'un jour, la grande lune d'Ethanon brilla haut dans le ciel. Aelendel sentit pour lui qu'il était temps de réaliser une oeuvre plus grande que tout ce qui ne fut jamais. Une oeuvre comme un artiste n'en produit qu'une dans toute son existence. Une oeuvre qu'il ne pourrait plus jamais surpasser. Elle serait l'apothéose de son talent. Le firmament de son art. Détachant la petite embarcation qu'il utilisait pour naviguer sur les eaux calmes et bleutées du lac, Aelendel se rendit sur la petite île au centre du Kael Adwalon, serrant dans sa main valide la bourse cousue contenant le premier morceau de sethelne que l'eldar aux cheveux d'argent lui avait offert. Au coeur d'un monticule entouré d'edelweiss, il placa ce petit morceau immaculé, et le recouvrit de la terre bénie du grand lac. Alors durant sept jours et sept nuits, il travailla le sethelne, le modelant selon ses désirs, et toujours, l'eldar aux cheveux d'argent venait l'observer, sur les rives du lac aux reflets bleutés. Cette présence l'encourageait et le réconfortait en même temps, à mesure que son oeuvre prenait forme. Et au crépuscule du septième jours, il s'endormit aux pieds de l'oeuvre majestueuse qui se dressait à présent au centre du lac, pour ne jamais se réveiller.

Et voici ! L'eldar aux cheveux d'argent se dressait dans toute sa splendeur , faite dans le sethelne le plus pur. Ses yeux amande semblaient transpirer d'un pouvoir mystique, et ses drapés sculptés paraissaient poussés par les vents. La lumière des étoiles se reflétait sur la courbe gracieuse des cheveux qui cascadaient dans le dos de la statue, et des jambes fines la maintenait au sol. Elle était véritablement sa meilleure oeuvre. Il n'avait jamais entendu le nom de l'eldar aux cheveux d'argent, et n'avait jamais voulu le connaitre. Elle était à la fois une soeur et une amie pour le pauvre Aelendel, et c'était ce qui lui tenait à coeur. Aussi avait il décidé de nommer son oeuvre Reia, en hommage aux nuits étoilées qu'il affectionnait tant partager avec l'eldar aux cheveux d'argent. Pourtant, au matin, nul eldar ne vit trace de cette prouesse, et nul eldar ne trouva trace d’Aelendel l'Infirme, Aelendel le Difforme. Alendel le Sculpteur. Tous deux avaient disparus. Pourtant, le défun sculpteur ne sut jamais que sous les traits en joués et mystiques de l'eldar aux cheveux d'argent, se cachait en réalité Isha elle même qui, touchée par la tristesse et la solitude de ce jeune eldar, avait décidé de lui redonner un peu d'étincelle de bonheur... Quant à son oeuvre, elle réaparut, lors de la grande fête du Septième Equinoxe de Printemps lorsque, avançant au devant du Grand Temple d'Isha, sur la clairière de cristal, les prêtresses s'inclinèrent devant une statue majestueuse semblant représenter la Haute Mère, dans toute sa gloire et sa splendeur, et qui paraissait vivante. Car voici ! Afin d'honnorer l'existence même du pauvre Aelendel, la Mère de tous les eldars avait placé au coeur du sethelne un infîme fragment de son essence, donnant une conscience et une volonté à cette oeuvre, si bien que certaines nuit où la lune d'Ethanon brillait haut dans le ciel, elle pouvait retourner sur les lieux où Aelendel avait vécu, et s'était tenu, dans la petite plaine sous les étoiles où un jeune infirme avait rencontré une eldar aux cheveux d'argent.

Des millénaires plus tard, cette statue trône toujours dans le Naos du Grand Temple d'Isha, sur Yggdrasill. Elle est le trésor le plus précieux du Cénacle d'Isha, après l'Yghel Draesil lui même, et il est dit que l'apercevoir ne serait ce qu'un instant redonne vigueur, courage et espoir. Il est dit aussi que lors de la Chute d'Ethanon, en guise d'allégence retrouvée, Celebrian Thel'Danar, Matrone de la Haute Maison des Thel'Danars, offrit en présent au Cénacle la légendaire Lævateinn. Il est dit que cette lance fut portée par le fondateur de la Haute Maison Thel'Danar lui même lorsqu'il affronta Kaelis Râ au devant du tronc sacré de l'Arbre d'Isha à bord de son légendaire claurifeliann, et y trouva la mort. La légende raconte que Vaul lui même enferma dans cette lance la fureur de mille soleils, et que les lames qui la constituent sont tissées de mots de pouvoirs plusieurs fois millénaires que nul mortel ne peut briser. C'est avec cette lance que Reia, nommée par le Cénacle lui même «Bouclier de la Haute Mère » se rend au combat, afin de défendre les Ishayas et les domaines de la déesse qui lui donna  la vie. Certains parmi les gens de mon peuple ne comprennen tpoint pourquoi des serviteurs de la Haute Mère prennent les armes.  Mais voici, comme l'a jadis écrit la Haute Prophétesse Yavanna, louée soit elle : « Aussi pur et immaculés que sont les pétales d'edelweiss, ils ne peuvent remplacer l'épée et le bouclier lorsque l'Ombre et les Ténèbres menaceent l'Ordre et la Nature. Nous sommes les enfants d'Isha, et ainsi sommes nous à la fois l'épée et le bouclier. Celui qui protège les domaines de la Mère et dispense Ses prières guerisseuses et celle qui tient l'Ennemie et Ses serviteurs à l'écart. »

Ainsi s'achève l'histoire d’Aelendel le Sculpteur. Qu'est il advenu de lui ?La légende ne dit pas. Certains des plus habiles pilotes des Thel'Danars, versés dans l'art de communier avec les morts et les mener au combat dans de gigantesques claurifelianns, murmurent que son âme serait toujours présente dans le coeur de Reia, et que ce serait elle qui la mènerait au combat. D'autres pensent que son âme demeurerait dans le coeur du Réseau d'Infinité d'Yggdrasill, et nombreux sont ceux à chercher son conseil en vain. Et au sein du Culte d'Isha, parmi les Prophétesses elles mêmes, il se murmure qu'à sa mort, Aerendel rejoignit Isha au firmament, et qu'il périt lorsque le Seigneur de la Décrépitude la ravit à l'Ennemie. Toujours est t'il qu'il est révéré sur Yggdrasill comme le Premier de tous les sculpteurs, et son nom est prononcé avec un grand respect parmi les Chanteurs de Moelle du vaisseau-monde. Ainsi est contée l'histoire d'un infirme béni par la Mère qui devint le plus grand sculpteur qui vécu jamais en Alvalondë. Quant au voyageur qui s'égare suffisament longtemps, il lui est parfois possible, lorsque les nuits étoilées éclairent la surface magique d'un lac bleuté, d'apercevoir dans l'infime lueur la silhouettes gracieuses d'une statue attendant son créateur... »
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Déc - 17:18

Waw tellement captivant !!! Il y a moyen que tu le mette dans un format téléchargeable ? Je préfère lire sur feuille que devant mon pc ^^" Si possible bien sûr !
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Déc - 14:13

dans ce cas la tu peut copier-coller et imprimer et bonne lecture Smile
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeLun 6 Avr - 1:46

Du nouveau par ici Smile

Un petit texte pour accompagner mes Chevaliers de Kurnous, qui du coup m'a fait un peu disgresser vers la mythologie de mes zoneils...

Bonne lecture Smile



Cuivienyarna : Le Grand Eveil et La Geste des Ishayas.

« Alors la clairière se pava de fleurs blanches et nacrées que les Enfants des Etoiles nommèrent edeilweiss et, depuis ce jour, elles devinrent le symbole de la Haute Mère et de Sa volonté. » Le Grand Eveil, verset XII.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Les Chroniques d'Yggdrasil.   Les Chroniques d'Yggdrasil. - Page 2 Icon_minitimeMer 8 Juil - 15:11

Petit teaser de ce qui devrait arriver dans la semaine, vacances obligent:

Spoiler:

«Nombreux sont les récits contés par les gens de mon peuple, à travers les grandes nefs des vaisseaux-mondes jusqu’aux confins des mondes Exodites, et tous ont un jour entendus les glorieuses histoires des grands héros de jadis. Avec le temps, les contes devinrent des légendes, les légendes devinrent des mythes, et lorsque mon peuple prit la route des étoiles, lorsqu’Asur fût frappé par l’Ennemie et que l’Empire s’effondra totalement, les bardes et les poètes devinrent les gardiens des souvenirs des Temps Glorieux. Beaucoup de ces écrits sont chantés et contés parmi les miens, tandis que d’autres ont été depuis longtemps soufflés par la brise du temps et perdus à jamais, connus seulement des plus énigmatiques Masques arlequins de la Bibliothèque Interdite. D'autres encore ne sont contés qu'à demi-mots, tant leurs pouvoirs et leurs implications sont grands. Et il en est certains qui ne furent jamais contés, car les Eldar qui les vécurent n'en parlèrent jamais, ou les chuchotèrent dans le lointain. Et parmi ceux-ci, il en existe un, un mythe dont seuls les plus sages parmi mon peuple connaissent l'existence. Voilà de cela bien des âges, Eldrad Ulthran prophétisa la venue du Sauveur, Lui qui apporterait le renouveau lors de la Fin Des Temps, lorsque la Rhana Dandra appellera les Osts Eldar à la guerre. Il prophétisa que lorsque le dernier des nôtres tombera, de l’ombre la lumière jaillira, et Ynnead le Dieu des Morts s’éveillera, pour triompher de la Grande Ennemie à jamais.  Alors les légendes se mêlèrent aux prophéties, et pour la première fois depuis la Chute, mon peuple reprit espoir. Et sur un vaisseau-monde perdu dans le lointain, oublié de ses frères, le mythe prit son envol. Et voici ! Le vaisseau-monde Yggdrasill s’était exilé, fuyant les horreurs de guerre et la perte de sa planète mère. Les âges et les cycles avaient passé depuis lors, transformant la belle et légendaire cité d’Alvalondë en une arche voguant parmi les étoiles, emmenant son peuple vers des contrées encore inexplorées. Et voici que sous les Dômes du Cénacle d’Isha, leur destin allait changer à jamais...
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